Escargots, crustacés, mollusques et acariens, tous cousins !

“Compte tenu du caractère potentiellement grave des réactions anaphylactiques, il convient de prévenir les enfants allergiques aux acariens et leurs parents du risque élevé d’allergie associée avec l’escargot”, conseillent des auteurs Marocains suite à une étude de cas (1). En France, les enfants préfèrent probablement les crevettes, qui provoquent les réactions croisées avec les acariens les plus fréquentes, et une symptomatologique plutôt cutanée (urticaire, angiœdème) alors que celles liées à l’escargot donnent principalement des signes d’allergie respiratoires.

Dans sa conférence, le professeur A-B. Tonnel (Institut Pasteur de Lille) souligne l’importance des réactivités croisées, d’une part entre acariens et d’autre part entre acariens et d’autres espèces.

Les Pyroglyphides (Dermatophagoïdes pteronyssinus, Dermatophagoïdes farinae et Euroglyphus maynei) et Blomia tropicalis sont des acariens fréquents de la poussière de maison.

Les Pyroglyphides se nourrissent de kératine (squames humaines), de cellulose (fibres textiles) et de moisissures liées à l’hygrométrie (domicile, lit). Les allergènes de D. ptéronyssinus et D. farinae sont nombreux et présentent de fortes homologies de structure (> 85 %) en particulier les groupes 1, 2, 3, 7 et 10.

Quant à B. tropicalis, que l’on trouve en zone tropicale mais aussi en Europe, c’est un acarien de stockage (comme Acarus siro, Tyrophagus putrescentiae…). On le trouve dans des produits alimentaires, farines, graines et aliments pour animaux conservés au domicile (2). L’allergène Blo t 1 de B. tropicalis a une homologie avec Der p 1 mais avec un faible niveau de réactivité croisée ; il faut donc introduire Blomia dans la liste des prick-tests si sa responsabilité est soupçonnée.

Enfin, les acariens provoquent d’autres réactions croisées dues à la tropomyosine (allergène recombinant r Der p 10) que l’on trouve dans de nombreux arthropodes comme les crustacés (crevette, crabe, langouste…), dans les mollusques (huîtres, moules, coquille St Jacques, palourdes…), les gastéropodes (escargots) et nématodes (ascaris et filaires des pays tropicaux)… Riche faune pour une enquête, Dr Watson !

Véronique Canac

Références
Sebbar A et coll.: Allergie croisée « escargots-acariens ».
Tonnel AB: Les acariens et l’allergie.
CFA 2015 (Congrès francophone d’allergologie): 21 – 24 avril 2015.

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