De plus, lors d’une séance de psychothérapie, le puissant sentiment d’empathie généré par la MDMA aide le patient ayant un PTSD (Posttraumatic stress disorder) à réaliser qu’il n’est pas seul dans sa situation. C’est dans ce cadre que la MAPS a proposé, après accord de la FDA, une psychothérapie d’une durée de douze semaines pendant laquelle sont réparties 3 prises de MDMA. Pratiquement, après trois premières séances de psychothérapie d'une heure et demie chacune, les patients souffrant d’un PTSD ont pris des doses plus ou moins fortes de MDMA (30 mg, 75 mg ou 125 mg) lors de deux séances de huit heures chacune, spécialement adaptées. Ils ont ensuite été suivis pendant les 12 mois suivants. Après que 6 études de phase 2, réalisées aux États-Unis, au Canada, en Suisse et en Israël, aient montré des résultats prometteurs, particulièrement dans le groupe de patients les plus atteints, la FDA a accordé à cette méthode la désignation de Breakthrough Therapy, susceptible d’accélérer le processus d’approbation, notamment pour la mise en place d’une première étude de phase 3 qui sera réalisée dans 16 sites aux États-Unis, au Canada et en Israël à la dose apparemment optimale de 75 mg. La même demande a été effectuée auprès de l’EMA pour une étude qui démarrerait en 2019 avec pour objectif primaire d’évaluer le Clinician Administered PTSD Scale (CAPS-4). Si les résultats s’avèrent concluants, une commercialisation serait envisagée à partir de 2021.
La MDMA, même pure, n’est cependant pas sans effet secondaire : augmentation transitoire du rythme cardiaque, de la pression artérielle et de la température corporelle. Mais aucun problème réel n’a été détecté au cours des études de phase II. Ce qui n’est pas forcément le cas lors de l’usage récréatif avec des produits fortement dosés, coupés, voire même ne contenant pas de MDMA (!). Par ailleurs, puisqu’elle altère le jugement, elle ne doit être administrée que sous supervision médicale.
Dr Dominique-Jean Bouilliez