Et un, deux, trois essais dans le vitiligo

La prise en charge du vitiligo demeure une pierre d'achoppement en dermatologie, aucune des thérapeutiques proposées dans cette indication n'ayant fait la preuve d'une efficacité constante et durable. Les résultats de quelques essais cliniques, présentés au cours de ce congrès, sont en tout cas susceptible d'élargir le choix entre les diverses options de traitement.

PE Grimes et coll. de Los Angeles ont ainsi expérimenté le tacrolimus, un nouvel immunomodulateur capable d'inhiber la production de cytokines dont certaines sont impliquées dans la physiopathologie du vitiligo, chez douze malades atteints de vitiligo localisé ou généralisé mais n'intéressant pas plus de 20% de la surface corporelle. La pommade à 0,1% de tacrolimus a été appliquée deux fois par jour pendant une durée moyenne de 14 semaines. Une repigmentation est apparue chez tous les patients : elle était modérée à excellente (plus de 50%) chez 7 d'entre eux. Les meilleures réponses ont été observées sur le visage et sur le cou. Les effets secondaires ont été à type de sensation de brûlure. C'est donc un traitement doué d'une certaine efficacité, simple, plutôt bien toléré et qui mérite sans doute d'être essayé.

D Parsad et coll. de Chandigarh (Inde), ont quant à eux, expérimenté des applications topiques de prostaglandine E2 (en gel dosé à 0,5mg/3g soit 166,6microg/g), chez 24 patients souffrant d'un vitiligo limité. A la fin du traitement de six mois, quinze malades avaient une repigmentation marquée ou complète, 3 une repigmentation modérée et les six autres pas de repigmentation. Ces résultats préliminaires semblent donc encourager à proposer les prostaglandines dont on sait qu'elles jouent un rôle dans la prolifération des mélanocytes et la mélanogénèse.

Les mêmes auteurs rapportent les résultats d'un essai reposant sur des armes plus classiques : le calcipotriol et la PUVA. Cette étude randomisée en double aveugle a concerné 22 malades présentant des lésions de vitiligo bilatérales et symétriques autorisant une comparaison droite/gauche. Les patients ont ainsi appliqué biquotidiennement le calcipotriol sur un côté ( 50microg/g) et un placebo sur l'autre. Par ailleurs tous ont subi des séances trihebdomadaires de PUVA thérapie. A trois mois, 56% des sujets avaient une repigmentation modérée à marquée (50% à 75% de repigmentation) sur les lésions traitées par calcipotriol et, 24% une amélioration similaire sur les zones traitées par placebo. Ces chiffres étaient respectivement de 75% et 52% à la fin du traitement de six mois.

Ces observations semblent donc illustrer que l'association du calcipotriol à la PUVA améliore les résultats de cette dernière avec la possibilité en particulier de limiter la durée des irradiations.© Copyright Jim Online 2002.

Dr Marie-Line Barbet


Grimes PE et coll. : « The safety and efficacity of topical tacrolimus for repigmentation of vitiligo. »
Parsad D et coll. : « Topical prostaglandin analogue (PGE2) in vitiligo : a preliminary study. »
Parsad D et coll. : "Topical calciportiol and PUVA in the treatment of vitiligo."
Communications orales : Pigmentary disorders. Congrès Mondial de Dermatologie. Paris 5 juillet 2002

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