
Les mycoplasmes sont des bactéries sans paroi présentes dans
le tractus respiratoire et génital, où l’on connait bien
Ureaplasma Urealyticum, Mycoplasma Hominis et Mycoplasma
Parvum, longtemps tenus pour responsables d’infections
génitales et d’infertilité ou de complications obstétricales.
Jean-Marc Bohbot, de l’Institut Alfred Fournier à Paris, a
définitivement détruit ce mythe en révélant que ces germes sont
très souvent commensaux du vagin et que leur découverte dans un
prélèvement vaginal n’a pas de signification pathologique
spécifique. Ils ne sont d’ailleurs plus considérés responsables de
tableaux cliniques, sauf en cas d’infertilité masculine et chez la
femme enceinte (où ils peuvent occasionner chorioamniotites, voire
prématurité). Le Mycoplasma Génitalium, quant à lui, est difficile
à cultiver, et ce n’est que l’avènement des techniques de TAAN
(PCR) dans les années 90 qui ont permis de mieux le connaitre. Il
diffère des autres mycoplasmes en ce que sa transmission sexuelle
est démontrée, faisant de cette bactérie le seul mycoplasme
responsable d’IST, malheureusement le plus souvent asymptomatique
chez la femme. Il infecte les cellules génitales, essentiellement
endocervicales, avec production locale de cytokines inflammatoires.
Sa prévalence en France semble être de 2 à 5 % selon les études. On
le détecte sur un prélèvement cervical ou un auto-prélèvement
vestibulaire chez la femme, le prélèvement vaginal n’est
strictement d’aucune utilité. Ce dépistage, non encore remboursé
par la sécurité sociale (!), ne se demande que chez les femmes
symptomatiques, en cas de cervicite ou de syndrome inflammatoire
pelvien, et jamais à titre systématique. On ne pratique jamais de
sérologie.
Dr Catherine Azoulay