On peut faire valoir plusieurs arguments pour étendre la vaccination anti-grippale des enfants, qui ne vise actuellement, en France, que les sujets à risque élevé. Bon an, mal an, la grippe a un taux d’attaque élevé chez l’enfant. En dessous de 5 ans, elle conduit à l’hospitalisation dans 0,5 % à 1 % des cas. Un âge < 1 an, un asthme, une maladie chronique augmentent ce risque. Sans compter les convulsions, il existe des formes graves, voire létales, en particulier chez les immunodéprimés et avant 6 mois.
D’un autre côté, les vaccins tués trivalents, seuls disponibles en France, ne sont pas autorisés avant 6 mois et ont une efficacité d’environ 60 %. Les antiviraux spécifiques n’ont pas non plus d’AMM avant 12 mois.
On pourrait donc proposer de vacciner les nourrissons de 6 à 24 mois, dans le but de réduire les hospitalisations, et recommander un « cocooning » pour les nourrissons < 6mois les plus vulnérables, tels que les anciens prématurés porteurs d’une dysplasie broncho-pulmonaire.
Tout ceci ne doit pas faire oublier que près de 50 % des enfants à risque élevé échappent chaque année à la vaccination !
Dr Jean-Marc Retbi