Deux techniques de réalisation du frottis sont actuellement validées: la technique du frottis conventionnel sur lames, et le frottis en phase liquide. En France, toutes deux sont remboursées par l’Assurance Maladie. Si la technique en phase liquide est souvent préférée par les praticiens du fait de sa facilité de réalisation, les deux techniques sont-elles équivalentes en termes de dépistage ? Une équipe allemande a cherché à répondre à cette question à partir de l’analyse de plus de 300 000 frottis.
Parmi les frottis conventionnels, un peu moins de 3 % seulement sont non analysables, du fait d’un excès de mucus ou d’hématies. Le taux de LSIL (Low grade Superficial Intra-epthelial Lesion) dépisté est supérieur avec les frottis en phase liquide en comparaison des frottis conventionnels (2,05 % vs 0,48 % ; augmentation de 427 %). C’est aussi le cas pour les frottis HSIL (High grade Superficial Intra-epthelial Lesion): respectivement 1,14 % vs 0,39 ; augmentation de 292 %). Contrairement à ce qui le plus souvent admis, le taux de frottis ASC-US (présence de cellules malpighiennes de signification indéterminée) est supérieur lui aussi dans les prélèvements réalisés en phase liquide (2,05 vs 0,98), soit une augmentation de 209 %. Cette dernière augmentation est toutefois inférieure à la différence constatée entre les deux techniques pour les lésions LSIL et HSIL, ce qui suggère que la phase liquide augmente la sensibilité du frottis sans en réduire la spécificité.
Outre ces performances, le frottis en phase liquide est préféré par les praticiens, permettant une réalisation plus rapide, et semble présenter des avantages aussi pour le cytologiste avec, là encore, une lecture plus rapide. Ces avantages se font toutefois au prix d’un coût supérieur.
En Allemagne, où est réalisée cette étude, le système de santé public ne rembourse que le frottis conventionnel, le frottis en phase liquide est pris en charge seulement par les assurances privées.
Dr Roseline Péluchon