Les ganglions de la base (dont les principaux sont le noyau caudé, le putamen et le globus pallidus) interviennent dans différents circuits moteur, cognitif et affectif. M. Pessiglione a montré comment l’atteinte de ces structures nerveuses au cours de 3 situations pathologiques distinctes (maladie de Parkinson, perte d’autoactivation psychique* et syndrome de Gilles de la Tourette) pouvait modifier la motivation, et comment l’utilisation de différents paradigme permettait de caractériser ces troubles de la motivation liés à une atteinte des ganglions de la base.
Dans un paradigme d’effort sur incitation (les patients en
serrant la pince d’un dynamomètre peuvent gagner différentes sommes
d’argent), les patients PAP (ayant une lésion bilatérale des
ganglions de la base) ne modulent pas leur force selon l’enjeu
monétaire. Pourtant, ils sont capables de moduler leur force. Et un
enregistrement électrodermal confirme qu’ils perçoivent l’enjeu.
Dans cette situation, la représentation des récompenses n’active
donc plus le comportement.
Dans un paradigme d’apprentissage instrumental (recherche du choix
le plus avantageux sur le plan financier), les sujets parkinsoniens
non traités obtiennent de meilleurs résultats pour éviter les
pertes que pour majorer leur gain, et lorsqu’ils sont traités,
c’est la situation inverse qui est observée. En revanche, dans le
syndrome de Gilles de la Tourette, l’apprentissage des gains
s’avère meilleur chez les sujets sans traitement tandis que
l’évitement des pertes est meilleur chez les patients sous
neuroleptiques.
A.Pessiglione a insisté sur le fait que « les médicaments dopaminergiques peuvent créer un déséquilibre entre la recherche des récompenses et l’évitement des punitions. »
*Les sujets atteints d’un PAP broient « du vide » sans angoisse, ni souffrance particulière. Les capacités cognitives sont préservées.
Laurence Hugonot-Diener