Le pronostic des cancers biliaires avancés est mauvais (figure 1). Avec 24 % de réponses tumorales et un taux de survie sans progression faible à 3 mois, le schéma GEMOX est une option reconnue dans cette indication. L’ajout du cetuximab (anti-EGFR) améliorant l’efficacité de la chimiothérapie dans le cancer colorectal pourrait être intéressant. D. Malka a présenté en communication orale les résultats préliminaires de l’étude multicentrique francoallemande de phase II (BINGO) randomisant en 1re ligne le schéma GEMOX seul (gemcitabine 1 000 mg/m2 en 100 min jour J1, oxaliplatine 100 mg/m2 J2) ou plus cetuximab (500 mg/m2 J1 ou J2)/14 jours.
Le critère de jugement principal était le taux de survie sans progression à 4 mois. Des facteurs prédictifs de l’efficacité du traitement étaient cherchés par TEP FDG avant, puis 1 mois après le début du traitement, par des analyses sanguines et sur la pièce tumorale (mutation EGFR, KRAS, amplification EGFR, HER2, etc.). D’octobre 2007 à octobre 2008, 96 patients ont été inclus dans le bras GEMOX seul (n = 49) ou plus cetuximab (n = 47). Ils ne différaient pas en termes d’âge, sexe, stade (localement avancé : 15 % ; métastatique : 85 %) ou siège (vésicule biliaire : 24 % ; autres : 76 %). Les 36 premiers malades inclus ont reçu respectivement, à la date de l’analyse intermédiaire protocolaire, une médiane de 6 et 8 cycles de traitement. La survie sans progression à 4 mois était significativement plus élevée dans le bras avec cetuximab comparativement au bras GEMOX seul (61 % vs 44 %). Il s’agit donc du premier essai randomisé dans cette affection rare et de très mauvais pronostic qui ait donné des résultats encourageants. Nous attendons les taux de réponses, la survie sans progression médiane et la survie globale.
![]() |
Figure 1. IRM en coupe frontale : Cholangiocarcinome. |
Dr O.Hentic