
Berlin, le samedi 11 octobre 2014 – Les Allemands ont célébré il y a quelques jours le vingt-quatrième anniversaire de leur réunification. Ces manifestations demeurent l’occasion pour certains d’évoquer avec une certaine nostalgie (baptisée « ostalgie ») les prétendus avantages de la vie à l’Est. Beaucoup notamment insistent sur la gratuité totale des soins dont bénéficiaient les habitants de RDA, tandis que globalement la qualité de la prise en charge à l’Est reste parfois regrettée. Pourtant, en 1989 en même temps que le mur, les fausses idées auraient dû tomber. La RDA présentait une moins bonne espérance de vie que la RFA et une densité médicale bien plus faible, parfois impropre à répondre parfaitement aux besoins de la population.
Les Landers de l’Est se sont bien soignés
Vingt-quatre ans plus tard, ces déséquilibres n’existent quasiment plus. L’espérance de vie a ainsi gagné environ six ans dans l’ancienne RDA tandis que l’on compte désormais 348 médecins pour 100 000 habitants dans cette partie de l’Allemagne contre 246 au moment de la réunification. Il faut dire que les Länders de l’est n’ont pas lésiné sur les moyens pour rattraper leur retard. On se souvient par exemple comment la Saxe a un temps promis des primes atteignant jusqu’à 100 000 euros sur dix ans aux médecins faisant le choix de s’installer sous ses cieux.
Vaccinés contre la nostalgie de l’époque soviétique
Dans le domaine de la santé (comme dans d’autres), des différences persistent cependant… dont certaines pourraient pour une fois donner raison aux nostalgiques. Le site internet de l’hebdomadaire Die Zeit proposait ainsi récemment plusieurs cartographies des divergences Est/Ouest et notait à quel point les anciens habitants de la RDA sont de bien meilleurs élèves en ce qui concerne la vaccination contre la grippe. Le taux de couverture des plus de 60 ans atteint en effet dans cette zone du pays 69 % contre moins de 30 % à l’Ouest. De là à regretter certaines méthodes incitant à la vaccination…
Aurélie Haroche