La prescription d’antiagrégants plaquettaires (AAP) est en augmentation constante et représente un facteur de risque d’hémorragie digestive (HD) qu’il convient d’estimer. C’est le but de l’étude de Nalet et coll., portant sur une cohorte de patients ayant eu une HD survenant sous AAP et ayant nécessité une endoscopie.
Toutes les HD hautes et basses vues consécutivement pendant 3 mois dans 61 centres hospitaliers ont été répertoriées. Les caractéristiques des patients ayant saigné sous AAP ont été comparées à celles des patients ne recevant pas d’AAP. Mille dix malades (dont 604 hommes, âge moyen 69,7 ans) ont été inclus principalement en centre hospitalier général (71 %). L’HD était communautaire dans 81 % des cas, haute dans 77 % des cas, basse dans 23 % des cas. Pendant les 7 jours précédant l’HD, 338 malades (33 %) avaient reçu un AAP : aspirine < 320 mg/j, clopidogrel, aspirine + clopidogrel respectivement dans 21 %, 7 % et 4 % des cas. Un traitement par AINS, héparine, AVK ou IPP était associé dans 9 %, 7 %, 16 % et 11 % des cas. Les principales causes d’HD étaient les ulcères gastro-duodénaux (UGD) et la diverticulose colique. Les patients traités par AAP étaient plus âgés et recevaient plus fréquemment un IPP (15,7 % vs 7,9 %) et moins souvent un AVK (10,1 % vs 18,3 %) ou un AINS (6,8 % vs 10,4 %) que ceux sans AAP. Le tableau 2 montre l’incidence des HD sous AAP qui sont plus souvent secondaires à un ulcère gastrique et à une diverticulose colique.
Les HD par ulcère duodénal ou rupture de VO étaient plus fréquentes en l’absence de traitement AAP. Ces différences persistaient après appariement sur l’âge et le sexe.
Dr A.Attar