Le virus de l’hépatite E est de plus en plus souvent incriminé au cours d’hépatite aiguë en France. Il s’agit le plus souvent d’hépatite autochtone qui semble avoir un profil différent des hépatites E d’importation.
Soixante-deux cas consécutifs d’hépatite E aiguë ont été colligés. Tous ont été confirmés par la présence du virus détecté par RT-PCR dans les selles et/ou le sang chez des patients présentant une cytolyse. Les patients greffés d’organes ont été exclus de cette étude. Il s’agissait de cas autochtones dans 97 % des cas. Trente-six patients vivaient en milieu rural et 26 en milieu urbain (NS). Soixante-six pour cent d’entre eux étaient des hommes. Le nombre de cas par an est resté stable, de 8 à 16 et sans variation saisonnière. Trois patients ont consommé du gibier dans les 3 mois précédents. Quatre personnes ont eu des contacts réguliers avec des animaux (chevaux, lapins, chiens, chats), une autre a nettoyé son poulailler et une dernière a été en contacts réguliers avec du fumier. Cinquante-cinq échantillons sur 62 ont pu être séquencés. Cinquante-trois étaient de génotype 3. Une souche était de génotype1chez un patient qui avait voyagé en Inde (âge 24 ans).
Une autre était de génotype 4, elle avait été isolée chez un patient qui s’était rendu dans le Sud-Est asiatique. Quatre malades avaient développé une hépatite sévère avec un facteur V < 40 %. Tous avaient une hépatopathie chronique sous-jacente et un d’entre eux est décédé.
En conclusion, la plupart des hépatites aiguës E diagnostiquées sont d’origine autochtones et de génotype 3. Elles surviennent chez des personnes de plus de 50 ans et dans 36 % des cas dans un contexte de pathologies sous-jacentes. Il s’agit d’une hépatite grave dans 6% des cas. La mortalité est de 1,6 %.
Dr T.Asselah