Héros

Paris, le samedi 26 septembre 2015 – Avant 1970, il n’y avait pas de limite numérique. Les automobilistes n’ignoraient pas que l’ivresse et la conduite automobile ne font pas bon ménage, mais ils ne craignaient pas d’être inquiétés par les forces de l’ordre en cas de soirée un peu trop arrosée. Mais la multiplication des drames créa enfin une prise de conscience : en 1970, le contrôle d’alcoolémie devient obligatoire après une infraction ou un accident. Au-delà de 1,2 g/l dans le sang, l’automobiliste était condamné pour un délit, entre 0,8 g et 1,2 g/l, il était passible d’une contravention. Treize ans plus tard, ces taux étaient révisés : désormais l’infraction était constituée à partir de 0,80 g/l. Régulièrement, les règles concernant le niveau d’alcoolémie chez les conducteurs seront modifiées (introduction du retrait de six points de permis, conditions particulières pour les conducteurs de transport en commun…) jusqu’à la récente décision d’abaisser à 0,2 g/l le seuil autorisé pour les jeunes conducteurs.

Electrochoc

La pertinence d’une telle mesure a pu être discutée : beaucoup de spécialistes remarquent que c’est généralement au-delà de 1g/l que le risque d’accident est le plus important, quand d’autres estiment que l’action prioritaire est le renforcement des contrôles. Les associations de défense des automobilistes observent souvent avec une certaine circonspection les mesures adoptées visant à modifier les règles.

Cependant, l’association 40 millions d’automobilistes a pris une position inédite en ce qui concerne l’alcoolémie, en lançant aujourd’hui une campagne qui répond au slogan « Je suis un héros, je roule à zéro », opération de sensibilisation qui appelle à un abaissement du taux jusqu’à 0,2g/l pour l’ensemble des conducteurs. Il s’agit de créer un véritable électrochoc chez l’ensemble des automobilistes alors que l’alcool serait responsable chaque année de 1 000 morts sur les routes.

Léa Crébat

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Vos réactions (2)

  • Et les autres causes accidentogènes...

    Le 26 septembre 2015

    Si le seuil d'alcoolémie doit être minoré voire nul pour les jeunes conducteurs, et rester aux normes actuelles pour les autres, que dire des autres causes accidentogènes peu ou pas dénoncées ni recherchées en systématique après un accident, même sans victime !?...
    Et pour cause ! Il faudrait toute une batterie de tests relativement coûteux, dont certains peu faisables "à la portière". Et puis certains psychotropes viseraient directement une frange non négligeable d'électeurs fidèles... depuis des décennies !

    Espérons en revanche que la recherche de toutes les drogues soit une priorité pour le Gouvernement, le slogan de l'article pouvant rapidement être détourné en "Je suis un zéro, je roule à l'héro".
    PM.

  • L'alcool et les autres

    Le 27 septembre 2015

    Une proportion importante de la population française est imprégnée de benzodiazépines contre lesquels personne n'a le courage de les dénoncer. Et pourtant quelqu'un avec un taux d'alcool à 0.5 g/l. et qui prend depuis des années des benzodiazépines est beaucoup plus dangereux qu'un conducteur conscient des risques et sortant d'un repas arrosé avec un taux d'alcool à 1 g/l.
    Osera-t-on parler des risques des régulateurs de vitesse qui provoquent une semi-somnolence et sont responsables de nombreux accidents attribués à d'autres causes parce que personne n'a le courage d'aborder le problème.

    Dr Guy Roche

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