Heurts et malheurs de l’expérimentation animale

Les accidents cérébrovasculaires et leur traitement font l’objet de multiples études chez l’animal. Et, plus de 500 produits se sont avérés efficaces en expérimentation animale, mais sans toutefois donner des résultats intéressants chez l’homme. Fort de cette constatation, E. Sena s’est penché, à l’aide de la méthode METATRIM, sur les biais entachant éventuellement les résultats obtenus sur modèles animaux. Il en ressort que les biais sont nombreux avec une surestimation de l’efficacité neuroprotectrice de nombreuses substances d’environ 5 %. Et ce, sans compter les biais liés à la non-publication des études neutres ou négatives… Pas de doute, des progrès restent ainsi à faire dans ce domaine, en particulier sur le plan de la méthodologie. A titre d’exemple, si on se réfère aux publications ayant étudié l’intérêt de la greffe des cellules souches chez l’animal, le volume de l’infarctus cérébral et/ou le score neurologique n’ont été évalués que dans 1 à 2 % des cas. De plus, les études sont rarement randomisées (25 %) ou soumises à l’aveugle (24 %), ce qui fait dire à J. Lees, de la même université d’Edimbourg, qu’avant de prolonger l’expérience sur l’homme, il est grand temps d’améliorer la qualité des études conduites en expérimentation animale (le score de qualité moyen a été estimé à 4/10).

Dr Dominique-Jean Bouillez

Références
Sena ES et coll. : Publications biais in animal studies leads to overstatement of neuroprotective efficacy.
Lees JS et coll. : a systematic review of stem cell therapies in animals models of focal cerebral ischemia.
Oral Session : meta-analysis and review papers. 17th European Stroke Conference (Nice) : 13-16 mai 2008.

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