Dr Dominique-Jean Bouillez
Publié le 27/06/2008
Heurts et malheurs de l’expérimentation animale
Les accidents cérébrovasculaires et leur traitement font l’objet de
multiples études chez l’animal. Et, plus de 500 produits se sont
avérés efficaces en expérimentation animale, mais sans toutefois
donner des résultats intéressants chez l’homme. Fort de cette
constatation, E. Sena s’est penché, à l’aide de la méthode
METATRIM, sur les biais entachant éventuellement les résultats
obtenus sur modèles animaux. Il en ressort que les biais sont
nombreux avec une surestimation de l’efficacité neuroprotectrice de
nombreuses substances d’environ 5 %. Et ce, sans compter les biais
liés à la non-publication des études neutres ou négatives… Pas de
doute, des progrès restent ainsi à faire dans ce domaine, en
particulier sur le plan de la méthodologie. A titre d’exemple, si
on se réfère aux publications ayant étudié l’intérêt de la greffe
des cellules souches chez l’animal, le volume de l’infarctus
cérébral et/ou le score neurologique n’ont été évalués que dans 1 à
2 % des cas. De plus, les études sont rarement randomisées (25 %)
ou soumises à l’aveugle (24 %), ce qui fait dire à J. Lees, de la
même université d’Edimbourg, qu’avant de prolonger l’expérience sur
l’homme, il est grand temps d’améliorer la qualité des études
conduites en expérimentation animale (le score de qualité moyen a
été estimé à 4/10).
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