Pour traiter l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP), une monothérapie de première intention est actuellement recommandée, suivie, en cas de résultats insuffisants, d’un traitement combiné. Mais la proportion de patients non significativement améliorés par cette stratégie thérapeutique a conduit à proposer une approche nouvelle, celle de la mise en œuvre d’emblée d’un traitement combiné.
Des auteurs de l’hôpital Antoine Béclère (Clamart) ont évalué cette nouvelle approche thérapeutique chez 23 patients atteints d’HTAP idiopathique sévère, « héritable » ou associée à la prise d’anorexigène, qui ont ainsi été traités en première intention par époprosténol et bosentan.
La population d’étude, comptant 15 hommes et 8 femmes, était âgée de 43 ± 15 ans, et le délai moyen séparant le diagnostic de la mise en route du traitement était de 3,6 mois.
Des effets cliniques et hémodynamiques favorables
Les résultats montrent, au cours du suivi, à 4 ± 1 mois (n = 23 patients), puis à 30 ± 19 mois (n=19), en comparaison des données précédant la mise en route de la bithérapie initiale, une amélioration de la classe fonctionnelle de la New York Heart Association, NYHA (p<0,001) et du test de marche de 6 minutes (p=0,0015).
Par ailleurs, l’analyse met en évidence une amélioration des paramètres hémodynamiques : pression auriculaire droite (p=0,0316), pression artérielle pulmonaire moyenne (p = 0,0079), index cardiaque (p<0,0001), résistances vasculaires pulmonaires (p < 0,0001), saturation veineuse en oxygène (p<0,0001).
Les taux de survie avec cette stratégie d’emblée combinée étaient de 100 % à 1 an, de 94 % à 2 ans et à 3 ans, et de 74 % à 4 ans, et les taux de survie hors transplantation étaient respectivement de 96 % à 1 an, de 85 % à 2 ans, de 77 % à 3 ans, et de 60 % à 4 ans.
Les effets, prometteurs de cette stratégie associant en première intention époprosténol et bosentan sur l’HTAP sévère appellent des études complémentaires.
Dr Julie Perrot