Ici et là bas

Paris, le samedi 12 mars 2016 – Beaucoup a été écrit sur l’importance des voyages pour l’homme qui souhaite s’instruire.  Les moyens de communication actuels pourraient nous laisser croire que l’ailleurs est à portée de clic, qu’il suffit d’allumer un écran pour le voir s’étaler à nos pieds. Pourtant, partir est encore nécessaire. Pour inspirer des parfums inconnus, d’autres façons de vivre… et de soigner. Cette quête est poursuivie depuis des années par le docteur Bernard Fontanille, médecin urgentiste à l’hôpital de Chamonix qui a sillonné le monde. Si ses carnets de voyage se consacrent aux "médecines d’ailleurs", cette enquête médicale est d’abord un prétexte pour saisir de nouvelles couleurs et de nouvelles cultures, pour confondre les différences et les ressemblances entre ici et là bas. C’est ainsi qu’en laissant de côté le caractère souvent peu scientifique de certains remèdes et certaines théories (les guérisseurs mayas établissent leur diagnostic en tirant les cartes !), on ne peut que s’émerveiller face aux images et aux rencontres. Elles nous apparaissent soit sous la forme d’une mini série diffusée du lundi au vendredi depuis le 22 février et jusqu’au 18 mars sur la chaîne Arte soit sous celle d’un livre réalisé en collaboration avec la journaliste Elena Sender. Du Japon au Malawi, en passant par le Mexique, la Réunion ou le Vietnam, ces médecines d’ailleurs, nous offrent une carte saisissante du monde.

Pas de cliché dans les clichés

La raison du voyage pour un médecin est souvent de soigner. Tel est le but des french Doctor de Médecins sans frontières. En secourant des populations happées par la guerre, les catastrophes naturelles ou la pauvreté, ces praticiens voient se dessiner sur les épaules d’êtres ordinaires, les costumes de héros. C’est le message qu’a voulu transmettre le photographe Ovidiu Tataru en captant le quotidien de femmes de Gaza, qu’il a habillées en "super héros". « Ma démarche tend à glorifier les qualités humaines de ces personnages. Je voulais donner une voix à toutes les femmes de Gaza, de véritables héroïnes qui vivent dans un contexte très difficile (…). Je voulais me débarrasser des images stéréotypées de la réalité gazaouite et capter les sourires », explique celui dont les portraits sont présentés dans le cadre d’une exposition organisée par Médecins sans frontières à Strasbourg jusqu’au 14 mars.

Pas de crise face à la crise

L’autre, l’ailleurs, s’installent parfois ici. Quand des centaines de personnes fuyant leur morceau du monde, tentent de trouver ici d’autres horizons, l’inquiétude et la panique sont souvent les premières réponses. Face à ce que l’on appelle fréquemment "la crise des migrants", les éditeurs de livre pour la jeunesse ont produit un petit livre, intitulé Eux c’est nous, une sorte de dictionnaire à l’intention des plus jeunes sur le phénomène actuel. Bénéficiant d’une belle préface de Daniel Pennac, le livre est vendu au profit de la Cimade, association dédiée aux migrants et réfugiés, qui travaille notamment en collaboration avec Médecins sans frontières et Médecins du Monde.

Télévision :

Médecines d’ailleurs, série documentaire, du lundi au vendredi à 17h45 sur Arte, jusqu’au 18 mars

Livres :

Médecine d’ailleurs, rencontre avec ceux qui soignent autrement, Bernard Fontanille et Elena Sender, éditions La Martinière, Arte et Bonne Pioche, 216 pages, 29 euros

Eux, c’est nous, avec la participation entre autres de Daniel Pennac, Jessie Magana, Carole Saturno et Serge Bloch, Les éditeurs jeunesse avec les réfugiés, 30 pages, 3 euros

Exposition :

Wonder Women – Women of Gaza, photographies d’Ovidiu Tataru, CUS de Strasbourg, 1, Parc de l’Etoile, 67100 Strasbourg, jusqu’au 14 mars

 

Aurélie Haroche

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