Plusieurs essais académiques européens évaluent l’efficacité de l’imatinib à 400 mg/j combiné à l’interféron-alpha recombinant pegylé (PEG-IFN) dans la LMC-PC (leucémie myéloïde chronique phase chronique) nouvellement diagnostiquée. Les résultats de ces essais, français (Guilhot et coll.), italiens (Palandri et coll.) et nordiques (Simonsson et coll.), sont concordants : la puissance d’action de l’association de ces 2 médicaments sur la maladie résiduelle est plus importante que celle de l’imatinib seul.
Les résultats de l’essai français SPIRIT à 24 mois confirment la supériorité du bras imatinib à 400 mg/j + PEG-IFN déjà observée à 12 et 18 mois par rapport aux autres bras de l’essai : imatinib 400 mg/j, imatinib 600 mg/j et imatinib 400 mg/j + aracytine à faible dose. Les bras imatinib 600 et imatinib 400 + aracytine sont désormais fermés et les inclusions se poursuivent dans le bras de référence imatinib 400 et le bras imatinib 400 + PEG-IFN.
L'analyse des résultats des 636 premiers patients inclus dans l'étude montre une incidence cumulée de réponse moléculaire majeure (RMM) à 24 mois de 71 % dans le bras imatinib 400 + PEG-IFN, contre 48 % dans le bras imatinib 400. L’incidence cumulée à 24 mois de la réponse moléculaire optimale (RMO : BCR-ABL/ABL % IS ≤ 0,01 %) est de 46 % dans le bras imatinib 400 + PEG-IFN, contre 26 % dans le bras imatinib 400. L’incidence cumulée de RMO était de 36 % à 12 mois dans le bras imatinib 400 + PEG-IFN, contre 16 % dans le bras imatinib 400. Le taux de RMO continue d'augmenter au fil temps alors même que 45 % des patients du bras imatinib 400 + PEG-IFN ont arrêté le PEG-IFN pendant les 12 premiers mois de traitement pour des raisons de toxicité.
Il semble que plus la durée d'exposition au PEG-IFN est longue, meilleures sont les réponses moléculaires.
Dr Delphine Rea