Le rôle de la flore intestinale est étudié ici dans le contrôle du métabolisme glucidique, étant donné qu’on considère aujourd’hui qu’elle est impliquée de façon essentielle dans la prise de poids et l’obésité. Ainsi, chez des souris dépourvues de flore intestinale (Ax), l’intolérance au glucose induite par un régime gras diabétogène est réduite par rapport à celle observée chez des souris conventionnelles. Cet état prédiabétique n’est pas associé à une hyperglycémie à jeun, ni à une augmentation de la production hépatique de glucose ni à un état d’insulino-résistance (mesurée par clamp euglycémique), malgré l’augmentation modérée des cytokines pro-inflammatoires dans le foie et le tissu adipeux induite par le régime gras. Dans cet état d’absence de flore intestinale, la régulation de l’utilisation du glucose se fait en augmentant l’activité de l’AMP-kinase dans les muscles squelettiques (ce qui entraîne une augmentation de la glycolyse et une diminution de la synthèse du glycogène) ; la flore intestinale est donc nécessaire au développement de l’insulino-résistance.
Dr Stéphanie Mauduit