Au cours de ces dix dernières années, de nombreux cas de troubles du contrôle des impulsions, de comportements répétitifs et de dysrégulation dopaminergique ont été décrits chez des patients parkinsoniens sous traitement dopaminergique.
Il peut s’agir de jeu pathologique (dont la prévalence serait de 3 à 8 %), d’hypersexualité, d’achats compulsifs (surtout chez les femmes dans 90 % des cas), de comportements répétitifs plus ou moins élaborés (dits « punding ou fascination compulsive avec des performances de tâches répétitives et mécaniques, par exemple : collectionnisme, assemblage de centaines de boites en bois »). Des automédications abusives et/ou des compulsions alimentaires ont également été rapportées. Les sujets ne peuvent s’empêcher de « passer à l’acte ». Une hyperstimulation dopaminergique des circuits non moteurs en relation avec la récompense semble être le mécanisme sous-jacent. Ces troubles des comportements motivés par excès ont été décrits majoritairement chez des sujets parkinsoniens dont la maladie avait débuté tôt, et qui étaient traités par une association de médicaments à dose élevée. A noter que ce syndrome de dysrégulation de la dopamine est très proche de celui que l’on peut observer chez les cocaïnomanes.
La prise en charge est basée sur l’adaptation des traitements dopaminergiques qui sont en règle multiples (arrêt ou baisse des doses). C’est en effet la dose totale de dopamine qu’il faut considérer ; ces troubles n’étant pas dus à un seul médicament.
La neurochirurgie fonctionnelle a donné des résultats préliminaires très prometteurs chez ces patients, dont on pensait naguère à tort que les troubles psychiques étaient une contre-indication à la chirurgie. Cependant, la stimulation cérébrale profonde doit être réservée aux patients dont la maladie a débuté tôt et prenant des doses élevées de médicaments dopaminergiques.
Laurence Hugonot-Diener