Incontournables drones

Lausanne, le samedi 10 octobre 2015 – Les drones se sont invités à plusieurs reprises dans l’actualité médicale ces derniers mois. Il apparaît de plus en plus clairement que les nouvelles technologies permettront de dépasser des obstacles qui jusqu’à aujourd’hui freinaient le développement de plusieurs pays émergents. Pour éclairer ce phénomène, certains se référent à l’exemple des téléphones portables. Ces derniers sont aujourd’hui largement répandus en Afrique où pourtant les lignes téléphoniques terrestres n’ont pas pu être installées partout.

Mille drones au pays des mille collines

Aujourd’hui, Norman Foster, architecte britannique qui a dessiné quelques-uns des plus grands aéroports du monde et Jonathan Ledgard directeur du laboratoire Afrotech qui œuvre, au sein de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), pour le développement des hautes technologies en Afrique veulent croire que l’exemple des téléphones portables pourra s’appliquer aux drones. Ces derniers pourraient en effet permettre de répondre aux défauts des infrastructures routières encore très prégnants en Afrique. « Comme les téléphones mobiles ont permis de se passer de câbles téléphoniques, les drones-cargo peuvent surmonter les obstacles géographiques, tels que montagnes, lacs, rivières non navigables, sans la nécessité d’infrastructures physiques à grande échelle » expliquent-ils. Norman Foster et Jonathan Ledgard sont ainsi à l’origine du projet Red Line soutenu par le cabinet d’architecture Foster + Partners, l'EPFL et le laboratoire Afrotech. L’objectif de ce programme est de développer une véritable flotte de drones en Afrique, afin d’acheminer dans les zones les plus éloignées, poches de sang, matériels médicaux et autres médicaments. Les drones utilisés seront plus puissants que les appareils actuels et devront être capables de transporter une charge allant jusqu’à 10 kilos. Surtout, ces drones sont à terme destinés à transiter dans de véritables aérodromes, qui accueilleront des appareils dont les vocations ne seront plus seulement médicales mais aussi commerciales. Les premiers transports de poches de sang et autres produits de santé essentiels sont prévus dès 2016 au Rwanda, tandis que les aérodromes pourront voir le jour en 2020 toujours dans ce même pays, choisi tout à la fois pour son important développement économique et pour sa géographie très accidentée qui rend plus qu’ailleurs encore nécessaire l’invention de nouvelles solutions.

Le drôle de rêve aquitain

Il n’est cependant pas qu’en Afrique que le potentiel des drones pour l’acheminement des matériels médicaux fascine. En France, le consortium Drones for Life (DFL) vient de voir le jour en Aquitaine. Le premier objectif de ce groupe est d’offrir aux établissements du CHU de Bordeaux (Pellegrin, Haut-Levêque et Saint André) une nouvelle solution pour le transport entre eux des prélèvements biologiques et autres chargements précieux. Il s’agit de réinventer la communication entre les établissements, à l’heure où la mutualisation des moyens a favorisé la centralisation des plateaux techniques et centres d’analyses, entraînant une multiplication des transports d’échantillons.

Aurélie Haroche

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