
Paris, le samedi 8 juillet 2017 – Un nombre croissant de publications et d’expérimentations confirment le rôle que devraient jouer dans l’avenir les interfaces cerveaux/machines dans l’amélioration de la qualité de vie des personnes lourdement handicapées. Plusieurs tests ont déjà mis en évidence le fait que ces dispositifs offraient la possibilité à des sujets ne pouvant se mouvoir de déplacer différents objets (dont des prothèses). Ces innovations ne sont pas cependant sans soulever quelques questions. Dans Science, des chercheurs en neurotechnologies de plusieurs pays (Etats-Unis, Allemagne, Suisse…) invitent à se pencher sur différents enjeux. Ils insistent ainsi notamment sur l’importance de réfléchir à la sécurisation des données transitant par le biais des interfaces cerveau/logiciel, alors que différents exemples ont montré que la sphère de la santé était très attractive pour les cyber-pirates.
Que les robots empêchent l’irréparable
Surtout, ces spécialistes considèrent que des recommandations devraient être élaborées pour mieux préciser les responsabilités de chacun dans le cas où une action guidée par une interface machine/cerveau entraînerait un dommage imprévu. Qui de l’homme ayant commandé le geste ou du concepteur du logiciel l’ayant permis doit être tenu pour responsable de l’accident provoqué par une mauvaise exécution ? Pour les signataires de cet article, les fabricants des machines ne peuvent totalement se dédouaner d’une part de responsabilité compte tenu des conditions d’utilisation. Dès lors pourrait-il être opportun d’imposer des systèmes d’alerte et de blocage pour éviter que ne soit menée à son terme une action manifestement dangereuse. Cela suppose cependant une restriction de la liberté des utilisateurs de ces interfaces. Si ces considérations pourront apparaître prématurées (et un peu byzantines) alors que les interfaces cerveau/machine demeurent encore des dispositifs expérimentaux, elles témoignent à la fois d’une volonté de prévenir certains risques et de l’espoir suscité par ces dispositifs.
Léa Crébat