- Une phase socle (première année) qui est sanctionnée par un examen.
- Une phase d’approfondissement (2 années pour la psychiatrie), à l’issue de laquelle l’étudiant doit passer sa thèse (grande nouveauté par rapport à l’ancien internat).
- Une phase de consolidation, au cours de laquelle l’étudiant n’est plus à proprement parler un interne, mais devrait bénéficier d’un statut d’assistant durant une année, valable pour obtenir le droit de s’installer en secteur 2. Le statut exact des étudiants fait encore l’objet de discussions.
La validation des stages nécessite désormais des entretiens avec l’étudiant en début, milieu et fin de stage. Le responsable médical remplit alors le carnet de stage et une fiche d’évaluation.
Quels changements pour la maquette de psychiatrie ? Dans chaque DES, il est instauré des options qui sont accessibles uniquement au sein de la spécialité, en l’occurrence la psychiatrie de l’enfant et la psychiatrie de la personne âgée. La mise en place d’une option de psychiatrie médico-légale est toujours réclamée notamment par l’association fédérative française des étudiants en psychiatrie (AFFEP), et le collège national universitaire de psychiatre (CNUP) pour l’instant sans succès. Durant la phase de consolidation (dont les contours sont encore à définir précisément) un stage dans un cabinet de psychiatrie libérale sera possible.
La réforme a commencé par… Une grève du choix des internes !
Certaines options sont accessibles à plusieurs spécialités : les « formations spécialisées tranversales » (FST), qui, comme les options de DES donnent accès à une année de formation supplémentaire. En psychiatrie, il s’agit des options addictologie, sommeil, nutrition appliquée, douleur, soins palliatifs, pharmacologie médicale, expertise médicale (préjudice corporel).L’esprit de la réforme est de permettre dès la première année l’accès à des stages qui ouvrent sur la globalité de la discipline, car certains postes, notamment dans des services universitaires, sont dédiés à l’accueil des étudiants en phase socle, avec un accompagnement et des conditions d’enseignement sensées être adaptés à l’encadrement des étudiants en première année. Pour rappel, l’ancien système de choix était basé d’abord sur l’année de l’internat (les plus vieux internes choisissant en premier), puis le classement obtenu à l’examen classant nation (ECN).
Le souci actuel vient de la coexistence cette année d’internes en phase socle, qui sont donc sous le régime de la R3C, et d’internes « ancienne version » actuellement en 2e, 3e, et 4e années. Ainsi, les internes de deuxième année, qui n’ont pas pu accéder aux "meilleurs stages" l’année dernière ne pouvaient pas non plus y accéder cette année, car certains postes sont réservés désormais aux internes en phase socle. En septembre 2017, les deuxièmes années d’île de France en psychiatrie, jugeant leur sort injuste, ont donc fait la grève du choix ! L’agence régionale de santé (ARS) a finalement cédé et a ouvert des postes supplémentaires pour cette génération "de transition".
En dehors de ce couac montrant un léger manque d’anticipation, on attend de cette réforme des effets bénéfiques sur l’organisation de la formation, et certaines dispositions étaient attendues et réclamées. L’un des objectifs est en effet d’uniformiser la formation au niveau national en partageant les ressources pédagogiques sur des plateformes en ligne. Un autre point clé est la "commissionarisation" de la pédagogie, qui ne reposera plus unilatéralement sur le coordonnateur du diplôme d’étude spécialisé, mais sur une commission comprenant des professeurs et des internes. Elle se prononcera sur le programme, les agréments des stages, et les modalités évaluation.
Dr William Hayward