Malgré le bénéfice sans précédent apporté par l’imatinib en terme de survie, la maladie résiduelle demeure faiblement détectable chez la majorité des patients atteints de LMC-PC. Dans ces conditions, l’interruption thérapeutique conduit à la rechute et l’imatinib est donc considéré comme un traitement à vie. Qu’en est-il des patients qui obtiennent la réponse moléculaire complète (RMC), c'est-à-dire ceux chez lesquels les transcrits BCR-ABL sont indétectables ? L’essai STIM (STop IMatinib) a débuté en juin 2007 et propose d’interrompre l’imatinib chez les patients en RMC stable depuis au moins 2 ans.
Les résultats ont été actualisés avec 69 patients inclus d’un âge médian de 63 ans (29-80). Le suivi médian est de 21 mois (11-29). La surveillance moléculaire est étroite, et dans ces conditions, les rechutes observées sont toutes de nature moléculaire. Ces rechutes surviennent précocement pendant les 7 premiers mois suivant l’arrêt de l’imatinib, et sont sensibles à la reprise de l’imatinib. La probabilité de demeurer en RMC, 12 mois après l’arrêt de l’imatinib, est de 41 %. Plusieurs cinétiques de rechute sont possibles. Les rechutes sont un peu plus fréquentes chez les patients n’ayant pas reçu d’IFN avant l’imatinib, mais la différence n’est pas statistiquement significative. En revanche, il semble que certains facteurs comme le score de Sokal, le sexe, et certains paramètres immunologiques, influencent la probabilité de rechute. Cependant, ces analyses méritent d’être affinées.
L’essai STIM se poursuivra, nous l’espérons, car il est déraisonnable à l’heure actuelle de proposer une interruption thérapeutique en dehors d’un suivi rigoureux bien cadré.
Dr Delphine Rea