Pour répondre à cette question, une enquête a été menée auprès de 716 dermatologues libéraux tirés au sort, qui devaient initialement inclure dans l'étude chacun 10 patients de plus de 2 ans souffrant de dermatite atopique dont les SCORADs objectif et subjectif étaient évalués de manière automatique. Au total, l'analyse finale a porté sur 4227 malades dont 1757 ont été traités par tacrolimus, les autres recevant majoritairement des dermocorticoïdes. La comparaison des deux groupes de traitement montre que les sujets ayant reçu du tacrolimus étaient plus âgés (23,9 vs 20,6 ans), souffraient depuis plus longtemps de DA (176 vs 129 mois), présentaient davantage de poussées annuelle (6,4 vs 4,2), et une dermatose plus étendue, les SCORADs subjectifs et objectif, ainsi que le retentissement sur la qualité de vie étant significativement plus élevés dans ce groupe tacrolimus. Le traitement par dermocorticoïde ne paraissait efficace que chez 26,5 % des patients sous tacrolimus (vs 16,8 % dans l'autre groupe).
Les résultats de cette enquête montrent bien que le tacrolimus fait désormais partie « des habitudes de prescription » des dermatologues de ville. Toutefois les malades à qui ils destinent ce traitement sont le plus souvent ceux qui souffrent des dermatites atopiques les plus graves et les plus anciennes ainsi que les malades les plus âgés chez lesquels les dermocorticoïdes ne sont plus satisfaisants, ce qui rejoint peu ou prou le profil des patients ayant participé aux études cliniques.
Dr Marie-Line Barbet
Beaulieu P et coll. : « Population rejointe par le tacrolimus topique dans une population de 4227 patients présentant une dermatite atopique modérée à sévère et consultant en dermatologie de ville en France ». Journées dermatologiques de Paris 6-10 décembre 2005. Copyright LEN.
