Une étude prospective de ce type confirme l'association. Elle a le mérite de porter sur un vaste effectif : 679 cas de PR confirmé et 847 témoins inclus entre mai 1996 et juin 2000. Le diagnostic de la maladie a été porté selon les critères définis, en 1987, selon l'American College of Rheumatology. Le tabagisme (par cigarette) a été évalué par un autoquestionnaire et un bilan sanguin a permis de doser le facteur rhumatoïde.
Chez les fumeurs actuels, les ex-fumeurs et les fumeurs de toujours, quelque soit le sexe, le risque de PR séropositive est significativement augmenté. Ainsi, dans la dernière catégorie qui est aussi la plus exposée, le risque relatif de PR est estimé à 1,7 (IC 95 % : 1,2-2,3) chez les femmes (versus 1,9 ; IC : 1,0-3,5 chez les hommes). L'association n'est pas significative dans les formes séronégatives. Ce risque ne devient apparent qu'au terme de 20 années d'exposition (ou plus) au tabac. La consommation de 6 à 9 cigarettes/jour serait suffisante pour l'augmenter et il persisterait même quand le tabagisme est interrompu depuis de longues années (jusqu'à 10 à 19 ans). Il semble de plus exister une relation dose-effet.
Cette étude cas-témoins confirme l'association entre le tabagisme et le risque de PR séropositive : il ne s'agit en rien d'un lien de causalité, car les biais sont trop nombreux dans cette approche épidémiologique pour en arriver à une telle conclusion. Il est cependant clair que le tabagisme figure parmi les suspects dans la pathogénie de cette maladie mystérieuse où génétique et environnement se donnent la main.
Dr Vanessa Flanchet
Stolt P et coll. Quantification of the influence of cigarette smoking on rheumatoid arthritis. European Congress of Rheumatology Stockholm, 12-15 juin 2002. © Copyright Jim Online 2002.