L'hidradénite eccrine neutrophilique a été décrite par Harrist en 1982. Actuellement, les observations rapportées concernent en majorité des patients en cours de traitements d'affections malignes (leucémies aiguë myéloïde, lymphomes ou tumeurs solides du testicule, sein, os, poumon) la cytarabine étant le plus souvent en cause.
Quelques cas ont été décrits chez des immunodéprimés ou au cours de maladies infectieuses (à Serratia, Enterobacter cloacae et HIV). L'affection est plus fréquente chez l'homme (65% des cas) et peut survenir à tout âge (3 à 79 ans).
Cliniquement, cette dermatose se présente comme des papules ou des plaques erythémateuses ou violacées sur le tronc et les bras; parfois les lésions sont purpuriques, hyperpigmentées ou annulaires.
L'eruption apparaît entre 2 à 21 jours après le début de la chimiothérapie et disparaît spontanément en 1 à 2 semaines.
En histologie, on note un infiltrat de polynucléaires neutrophiles situé au pourtout des glandes eccrines, parfois nécrosées ou en métaplasie malpighienne.
Thorisdottir et Ostlere rapportent respectivement deux nouvelles observations de localisation étonnante chez une femme de 36 ans et un garçon de 13 ans atteints de leucémie aiguë, qui 8 jours et 5 jours après le début de la chimiothérapie, ont développé, l'une une rougeur douloureuse associée à un œdème des paupières et l'autre une atteinte identique des deux oreilles. L'examen histologique a permis de porter le diagnostic d'hidradénite eccrine neutrophilique dans les deux cas.
Le mécanisme de l'hidradénite eccrine est mal connu. L'hypothèse avancée est que la drogue en cause se concentre au niveau des glandes eccrines provoquant une nécrose à leur niveau.
Thorisdottir K et coll. :"Neutrophilic eccrine hidradenitis", J. Am. Acad. Dermatol., 1993, 28 : 775-776.
Ostlere L S, et coll. :"Neutrophilic eccrine hidradenitis with an unusual presentation". Brit. J. Dermatol., 1993, 128 : 696-698.
A.D.