La biopsie des glandes salivaires accessoires (BGSA) est devenue un geste courant pour faire le diagnostic de syndrome de Sjögren, en présence soit d'un syndrome sec soit d'une connectivite. Mais la valeur diagnostique de cet examen reste sujette à caution.
F. Shah et coll. avaient tenté d'établir une corrélation entre un résultat biopsique positif et la présence de signes cliniques et biologiques, chez 192 malades adressés pour une suspicion de connectivite ou pour un syndrome sec.
Aucune association entre une biopsie positive et la présence d'un syndrome sec ou d'une parotidomégalie n'avait cependant pu être affirmée. Seul un lien entre la présence d'une kératoconjonctivite et d'une biopsie positive, et également des anticorps anti-nucléaires et anti-Ro avait pu être mis en évidence.
Si l'on ajoute à cela les difficultés d'interprétation des BGSA, les multiples classifications des lésions observées et les variations avec l'âge, on peut donc légitimement se demander si la BGSA a encore un intérêt.
Ce dernier est nul pour G. Lindahl qui pense que la BGSA n'a aucune spécificité et n'est pas reliée aux manifestations du syndrome sec. Son raisonnement est simple : lorsqu'il existe des signes nets de syndrome sec, la BGSA n'apporte rien de plus au diagnostic de syndrome de Sjögren, et lorsque le diagnostic est douteux, une BGSA positive ne permet pas de distinguer un syndrome de Sjögren primitif des autres connectivites. Comme de plus la BGSA n'est pas toujours anodine... cette attitude paraît, à l'heure actuelle, tout à fait sensée.
Ph. B.
Lindahl G. : "Labial salivary gland lymphocytic infiltration in Sjogren's syndrome". Arthritis Rheum., 1991 ; 34 : 1070-1071.
Shah F. et coll. : "Association of labial salivary gland histopathology with clinical and serologic features of connective tissue disease". Arthritis Rheum., 1990 ; 33 : 1682-1687.
BRISSAUD Ph.