Un certain fatalisme entoure souvent la prise en charge des patients âgés adressés par des établissements de longs séjours dans des services « d’aigus ». Mais il n’est pas toujours justifié comme le montre cette observation rapportée par une équipe de l’hôpital général de Port Talbot au Pays de Galles.
Le patient, âgé de 77 ans venait de passer 2 mois dans un CHU britannique ou il avait été admis pour des chutes à répétition. Dans ses antécédents on retrouvait essentiellement, une insuffisance coronarienne, une hypothyroïdie, une anémie de Biermer et une asbestose. Son traitement au long cours comportait un bêta-bloquant, de la thyroxine, de la vitamine B12 en injection, un inhibiteur de la pompe à protons, de la codéine et du fer.
L’affection qui avait justifié son hospitalisation avait débuté 6 mois auparavant par des troubles de la marche et des chutes à répétition qui, allant en s’aggravant, avait conduit le patient à rester confiné à son domicile. Au cours d’un séjour hospitalier de deux mois un bilan très complet avait été pratiqué pour retrouver l’étiologie de ces chutes : examens biologiques usuels, recherche d’une batterie d’auto-anticorps, Holter, scanner cérébral et thoracique, endoscopie digestive haute et basse. Les seules anomalies retrouvées en dehors de plaques pleurales d’asbestose et d’une anémie normocytaire modérée étaient des taux élevés de p-ANCA (anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles péri-nucléaires).
Malgré l’absence de signes cliniques de vascularite inflammatoire, un traitement d’épreuve par corticoïdes lui avait été prescrit mais sans résultat. Faute de diagnostic, la prise en charge avait consisté en une kinésithérapie intensive qui n’avait pas permis d’éviter la limitation à 5 mètres de son périmètre de marche avec un déambulateur. Après cet échec diagnostique et thérapeutique, le patient avait été admis dans un centre de long séjour où quelques heures seulement après son entrée, une nouvelle chute conduisait à ce qu’il soit adressé à l’hôpital général de Port Talbot.
A l’admission l’examen clinique est sans particularité à l’exception d’un ptosis partiel bilatéral (ancien selon le patient) et d’une voix devenant nasonnée en fin de conversation.
Devant ce tableau un diagnostic est fortement suspecté d’emblée.