La fibrillation auriculaire serait-elle impliquée dans la
neurodégénérescence ?
L'étude en question a concerné 246 sujets (198 avec FA et 48 sans FA) faisant partie du registre INSPIRE regroupant entre autres les données des patients de l'Institut de cardiologie de l'Intermountain Medical Center. Sur des échantillons de plasma obtenus via ce registre, les investigateurs ont évalué les concentrations de 4 biomarqueurs associés à différents types de lésions cérébrales: GFAP et S100b spécifiques de lésions de la glie, GDF15 marqueur de réponse au stress et la protéine Tau spécifique de lésions neuronales.
Il a été rapporté que les taux de trois de ces biomarqueurs (protéine Tau, GDF15 et GFAP) étaient significativement plus élevés chez les patients avec FA. Et, selon les investigateurs, ces résultats indiquent des perturbations de la barrière hémato-encéphalique et suggèrent que les sujets avec FA sont porteurs de lésions cérébrales chroniques subcliniques. Ce qui pourrait les exposer à un risque accru de problèmes neurodégénératifs tels que déclin cognitif et démence.
Alors, certes, il s'agit de suggestion. Le conditionnel est de rigueur. Cependant, cela mérite d'être confirmé à plus grande échelle, et de façon prospective. Mais l'exploration plus avant de cette piste paraît d'autant plus prometteuse que d'autres résultats étayent cette hypothèse. Une récente étude de cohorte suisse indique ainsi une prévalence de lésions cérébrales silencieuses en IRM chez 41 % des sujets porteurs de FA examinés.
A suivre…
Dr Jean-Claude Lemaire