SFR – Paris. Le tassement vertébral entraîne une augmentation de la morbi-mortalité et une diminution de la qualité de vie des malades ostéoporotiques. Une technique d’apparition récente, la kyphoplastie (KP), pourrait s’avérer intéressante pour traiter cette complication. La KP utilise le même principe que la vertébroplastie. Elle s’en différencie toutefois par la réduction préalable du tassement vertébral à l’aide d’un ballon. Ce ballon introduit dans la vertèbre puis gonflé permet de redresser la zone tassée. Ensuite, un ciment acrylique à basse résistance est injecté : le polyméthylméthacrylate. Par rapport à la vertébroplastie, cette méthode limite considérablement les risques de fuite de ciment. De plus, elle corrige partiellement la cyphose dorsale, surtout si elle est pratiquée peu de temps après la fracture.
L’étude contrôlée FREE (Fracture Réduction Evaluation Trial) a étudié la tolérance et l’efficacité de la KP comparée au traitement médical conventionnel standard (TS) avec un suivi de 2 ans. Les auteurs rapportent ici les résultats à 1 mois.
Des patients ostéoporotiques avec 1 à 3 tassements vertébraux douloureux de moins de 3 mois ont été randomisés dans les deux groupes de traitement. Le principal critère de jugement était la qualité de vie d’après la composante physique du SF 36 (court questionnaire généraliste de qualité de vie comportant une évaluation « physique » et « mentale »). Les critères secondaires tenaient compte en particulier de la douleur rapportée par le malade sur une échelle numérique, de la fonction lombaire (questionnaire de limitation de Roland Morris) et de la tolérance du dispositif.
300 malades souffrant d’ostéoporose ont été randomisés. Après un mois de suivi, la population per-protocole était de 135 dans le groupe kyphoplastie et de 134 dans le groupe traitement standard. L’âge moyen des participants était de 73 +/- 9 ans dont 78 % de femmes. L’ostéoporose était le plus souvent primitive. Cependant, 11 patients présentaient une ostéoporose secondaire à une corticothérapie (n=8) ou à un myélome (n=3). 27 % des patients KS et 24 % des patients TS avaient plus d’un tassement.
Avant traitement, le score de la composante physique du SF-36 était de 25,4 +/- 7,2 dans le groupe KP et 24,8 +/- 6,4 dans le groupe TS (p=0,37, non significatif). L’amélioration de ce paramètre à un mois était significativement plus importante dans le groupe KP comparativement à l’autre groupe avec une diminution de 7 +/- 8,9 (p=0,0001) versus 1,8 +/- 7,2 dans le groupe TS (p=0,005). L’amélioration de la douleur (à 7 jours et à 1 mois) et de la fonction lombaire étaient également significativement plus importantes dans le groupe KP que dans l’autre. Par ailleurs, la KP a été bien tolérée.
Les auteurs concluent que la kyphoplastie est bien tolérée et plus efficace à court terme sur la douleur, la qualité de vie et la fonction lombaire que le traitement conventionnel. Le suivi à 2 ans permettra de savoir si cette supériorité se maintient à long terme. A suivre…
Dr Serge Brugier