
Paris le samedi 5 octobre 2013 - C’est un véritable changement d’ère qui s’opère actuellement à l’université René Descartes ou d’anciennes salles de dissection sont entrées de plein pied dans le XXIe siècle avec « iLumens » (Laboratoire Universitaire Médical d’Enseignement basé sur les technologies Numériques et de Simulation) qui permettront aux étudiants et aux professionnels de santé de s’entrainer à leur pratique en toute sécurité !
Cette idée découle d’une littérature médicale abondante démontrant l’intérêt de cette nouvelle approche pédagogique déjà très développée à l’étranger mais quasiment inexistante en France (hormis une expérience à Nice depuis cette année).
Son inspirateur, le Pr Alexandre Mignon, anesthésiste-réanimateur à l’hôpital Cochin, ambitionne d’y former 10 000 professionnels par an.
Quand les robots convulsent
En pratique ce laboratoire dispose de cinq salles d’opération, de réanimation ou d’urgence. Les patients sont des robots « humanoïdes » adulte, enfant, nourrisson et même femmes enceintes qui peuvent accoucher.
Les malades, clignent des yeux, respirent et réagissent comme de vrais patients : lèvres cyanosées, pupilles dilatées, saignements, vomissements… « Ce sont des ordinateurs bardés de capteurs électroniques, animés par des systèmes hydrauliques pour l’air et les liquides. Grâce à un petit moteur, ils peuvent aussi convulser », détaille le Dr Tesnière, le directeur scientifique d’iLumens.
Pour administrer des médicaments, les seringues sont équipées de puces RFID (Radio Frequency Identification). « Doté de capteurs, le mannequin “reconnaît” le dosage. Le formateur fait varier l’état du patient, son rythme cardiaque, sa tension ou son taux d’oxygène. D’un clic, le scénario évolue », explique Antoine Tesnière. Chaque session est filmée pour un débriefing approfondi des erreurs techniques et diagnostiques.
Ce dispositif devrait notamment permettre de réduire les
incidents liés aux gestes invasifs qui sont toujours source de
stress pour les étudiants en médecine.
Comble du réalisme grâce à des formateurs installés derrière une
glace sans tain, ces malades peuvent s’exprimer !
Pratiquer la médecine de chez soi
En parallèle, des simulateurs eux entièrement virtuels sont développés en collaboration avec Medusims (une entreprise privé). Ces "serious games", réservés aux professionnels mettent en scène des situations cliniques en vidéo 3D.
Proposés en cloud computing, ils seront accessibles depuis toute tablette ou ordinateur connectés à Internet permettant d’apporter une nouvelle forme de pédagogie à des milliers de professionnels de santé. Pour gagner encore en réalisme des systèmes à retour de force, grâce auxquels les participants pourront ressentir le geste qu’ils effectuent à l’écran sont actuellement en développement.
FH