La maladie de Lyme est une borréliose transmise par piqûre de tique. Son incidence annuelle en France est estimée à environ 9,5 cas pour 100 000 habitants, avec un pic de fréquence du début du printemps à la fin de l’automne. La plupart des cas rapportés le sont dans le Nord-Est du pays. Sa prise en charge a fait l’objet d’une conférence de consensus en 2006.
L’infection est à l’origine d’une symptomatologie polymorphe, à l’origine d’une errance diagnostique possible. Elle doit être évoquée devant la notion de possible piqûre de tique accompagnée de manifestations cliniques telles qu’une réaction cutanée locale ou un érythème migrant (stade primaire). Les formes neurologiques caractéristiques de la phase secondaire surviennent, en l’absence de traitement initial, une semaine à trois mois suivant la piqûre de tique. Chez l’enfant, l’atteinte neurologique se manifeste volontiers par une paralysie faciale périphérique (PFP) isolée, mais une méningite lymphocytaire est possible. Les autres manifestations de la phase secondaire peuvent être cutanées (incluant le lymphocytome borrélien du lobule de l’oreille), oculaires ou articulaires, à type d’oligo-arthrite habituellement isolée et asymétrique.
La sérologie n’est pas systématique dans les cas typiques au stade primaire (piqûre de tique avérée ou érythème migrant). Dans les autres cas, le diagnostic repose en pratique sur deux sérologies réalisées à un mois d’intervalle. La recherche de Borrelia par PCR sur le liquide de ponction articulaire est possible mais optionnelle ; sa sensibilité est médiocre sur le liquide céphalo-rachidien.
Au stade primaire ou en cas de PFP isolée, le traitement repose sur l’antibiothérapie par amoxicilline (50 mg/kg/j) ou doxycycline 4 mg/kg/j (pas avant 8 ans) pendant 2 à 3 semaines. Les neuroborrélioses relèvent d’un traitement par ceftriaxone. L’antibiothérapie systématique après piqûre n’est pas recommandée et doit être discutée au cas pas cas.
Dr Arielle Le Masne