L’identification de facteurs de risque neurobiologiques favorisant la « transition » d’un stade prodromique à un premier épisode de psychose fait l’objet de nombreux travaux en psychiatrie. Afin d’approfondir cette question, une équipe suisse a effectué une revue de la littérature à la recherche d’études probantes sur le sujet.
Trente publications de neuro-imagerie conduites chez des sujets à haut risque de psychose ont ainsi été identifiées. Il en ressort que les sujets à haut risque ayant fait une transition, comparativement à ceux n’ayant pas présenté d’épisode psychotique (n=95 sur les 385 personnes étudiées), ont une réduction relative de la densité neuronale grise au niveau de l’insula, de l’aire cingulaire antérieure, du cortex préfrontal et du cervelet. De plus, l’imagerie fonctionnelle montre que l’activité cérébrale et la densité neuronale sont réduites dans le cortex préfrontal et que le turnover membranaire est accru dans le cortex frontal et cingulaire.
La présence d’anomalies structurelles et neurochimiques dans le cortex préfrontal, cingulaire antérieur, temporal médian et cérébelleux pourrait permettre de prédire le développement d’une psychose chez les sujets à haut risque. De quoi se poser la question de la réalisation d’examens d’imagerie structurelle et fonctionnelle dans ce cadre.
Dr Dominique-Jean Bouilliez