La nocivité des gaz lacrymogènes pose question(s)

Un questionnaire face/face a permis d’étudier les réactions de 546 personnes exposées de manière involontaire aux gaz lacrymogènes durant les manifestations en Turquie en 2013 dont 86 à Ankara et 460 à Istanbul. Parmi ceux-ci, 70 % ont rapporté des difficultés respiratoires, 80 % de la toux, 45 % une augmentation des expectorations, 43 % des douleurs thoraciques et 3 % des hémoptysies. Ces personnes ont présenté également des symptômes oculaires (81 %), nasaux (72 %) et cutanés (44 %). Les durées médianes des symptômes étaient de 2 jours pour les difficultés respiratoires et d’une quinzaine de jours pour la toux, les expectoarations, l’hémoptysie, les douleurs thoraciques et les irritations oculaires et cutanées. Ces constatations ont conduit les auteurs de cette étude a demandé l’interdiction d’utiliser cette arme dissuasive dans les réunions de masse.

Dr Dominique-Jean Bouilliez

Référence
Uslu E et coll.: Respiratory effects of tear gas inhalation. European Respiratory Society annual congress (Munich): 6-10 septembre 2014.

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Vos réactions (1)

  • Seule la dose définit le danger

    Le 17 septembre 2014

    Le gaz lacrymogène ou CS ou
    Orthochloromalononitrile est une poudre blanche qui se présente :
    - En solution à différentes concentrations dans un solvant et vendue en spray de différentes tailles (Bombes lacrymogènes).
    - En pulvérisateurs à gaz sous pression utilisés par les forces de l'ordre pour contenir ou disperser des foules nombreuses et hostiles.
    Dans la première présentation les effets cessent assez vite après avoir quitté la zone d'exposition mais il peut y avoir un effet rémanent qui est facilement neutralisé par le décontaminant. J'ai été exposé plusieurs fois à des jets de lacrymogène, l'effet est dissuasif, neutralisant et temporaire, il peut parfois s'installer un accoutumance qui augmente la résistance du sujet exposé. Ma dernière exposition date de 2009 où j'ai vidé complètement un spray de 300ml sur 2 agresseurs dans mon officine, l'effet a commencé à se manifester après la fuite de ceux-ci alors que pendant l'agression l'adrénaline avait totalement inhibé les effets du CS (Mais pas chez mes agresseurs!!!). Je n'ai jamais eu d'autres symptômes que des larmes abondantes, une toux productive et une gêne respiratoire qui ne va pas jusqu'à l'asphyxie, même lors d'exposition en milieu clos comme une cave.
    Avec les disperseurs à poudre les concentrations obtenues, surtout en lieu clos, sont beaucoup plus importantes et le but recherché n'est pas forcément le maintien de l'ordre mais plutôt l'extermination de l'adversaire comme lors de la prise d'otages à la Mecque en 1979 et dans le théâtre de la Doubrovka à Moscou en 2002.
    Donc comme pour de nombreuses armes non létales ce n'est donc pas le lacrymogène qui est dangereux mais son mésusage, il est d'ailleurs curieux que la presse toujours prompte à condamner l'usage d'armes létales s'acharne tout autant à dénoncer les armes non létales ; Taser®, CS etc...
    Quand tout sera interdit que restera-t-il pour se défendre face à un cutter, une batte de base ball ou un couteau?

    HG

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