LA PEAU DE SON MAITRE

Une équipe de vétérinaires attire notre attention sur les risques que certaines de nos prescriptions font courir aux animaux de compagnie. Ils rapportent le cas d'un chien ayant un tableau clinique de maladie de Cushing avec, biologiquement, une cortisolémie de base abaissée et un test au synacthène bloqué ; l'ensemble évoquant donc un hypercorticisme d'origine exogène.

La propriétaire de l'animal était traitée depuis de nombreux mois par dermocorticoïdes pour un psoriasis touchant les main et les avant-bras. Elle avait déjà perdu deux chiens, dont le décès avait été attribué à un diabète. Le rôle des dermocorticoïdes appliqués par cette personne a alors été suspecté et leur interruption a entraîné la disparition des symptômes du chien.

La question qui restait posée était celle du mécanisme de passage systémique des corticoïdes chez le chien. Il semblerait que l'animal léchait souvent les mains de sa propriétaire et ingérait les squames tombées sur le sol. Un passage pouvait aussi avoir lieu lorsque le chien était caressé au décours des applications de corticoïdes.

Il semblerait que les chiens soient très sensibles aux corticoïdes topiques qui leur sont directement appliqués, puisque plusieurs cas de blocage de l'axe corticotrope ont été rapportés avec des dermocorticoïdes ou des collyres cortisonés. Par contre, il n'avait jamais été signalé auparavant de tableaux de ce type lorsque le corticoïde est appliqué sur une personne en contact avec l'animal.

Dorénavant, afin de ne pas encourir les foudres de la SPA, peut-être devrons-nous prévenir nos patients de cet effet indésirable et surprenant ?

 

Ridgway H.B. et coll. : "latrogenic Cushing's syndrome in a dog from owner's topical corticosteroid". Arch. Dermatol., 1993 ; 129-379.

F. M.

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