Peut-on se protéger des méfaits du soleil par le biais de l’alimentation ? Cette question récurrente trouve quelques éléments de réponse dans les résultats d’une étude australienne présentée lors de ce congrès.
Elle a inclus 2 095 habitants de Nambour (Australie) dont 90 % ont pu être suivis de 1986 à 2006. Le mode d’alimentation a été analysé à partir de 1992 et jusqu’en 1 996. Dix ans après, il est apparu que certains aliments conféraient une protection contre la survenue de carcinomes spino-cellulaires indépendamment du phototype et du mode d’exposition solaire. Ainsi une consommation élevée de légumes à feuilles vertes (épinards, laitues…) par rapport à une consommation faible réduit ce risque de plus de 50 % et de 55 % en cas d’antécédent de cancer cutané (Risque Relatif RR : 0,45). Une relation inverse a été établie pour les laitages entiers (RR : 2,53). De manière plus globale, un régime pauvre en viande et en graisse peut diminuer de 50 % le risque de carcinome spino-cellulaire. Aucune relation de ce type n’a pu être clairement démontrée pour les carcinomes baso-cellulaires.
En ce qui concerne l’apparition de kératoses actiniques, la consommation élevée (par rapport à une consommation faible) de certains aliments semble également avoir des effets protecteurs : olives (RR : 0,65), poisson gras (RR : 0,65), vin blanc (RR : 0,63), vin rouge (RR : 0,71) et cerises (RR : 0,69). C’est l’inverse pour le poulet avec sa peau (RR : 1,58), les œufs (RR : 1,57), les snacks (RR : 1,49), les pizzas (RR : 1,43) et les boisson sucrées (RR : 1,54). Un régime équilibré serait susceptible de faire baisser le risque de kératoses actiniques de 35 % .
Ainsi les risques de dommages photo-induits et de cancers cutanés spino-cellulaires semblent-ils partiellement liés à l’alimentation. Les mécanismes de cette photoprotection nutritionnelle restent peu clairs et méritent des investigations supplémentaires. Une étude prospective est actuellement en cours pour évaluer les effets du mode d’alimentation sur le vieillissement cutané photo-induit. Résultats au prochain congrès mondial ?
Dr Clarence de Bélilovsky