Devant les émergences nouvelles et explosives de menaces virales, une structure informelle a été créée en 2013 soutenue par le ministère de la santé et l’INSERM: REACTing (REsearch and ACtion targeting emergING infectious diseases). Son objectif est de réagir et de poser les questions avant les crises en préparant les outils de recherche (identification des bases de données, des cohortes, des centres de méthodologie). Cette structure n’est ciblée ni sur une maladie ni sur une zone géographique. Pendant la crise, REACTing définit les priorités de recherche, assure la coordination entre les différents intervenants, notamment internationaux, assure un appui méthodologique et informe la population des actions menées.
Durant l’épidémie de Chikungunya en 2013, plusieurs projets de recherche ont été menés dans le cadre de REACTing.
Lors de la survenue de l’épidémie à Ebola en 2014, une « Task force » a été mise en place impliquant médecins, diplomatie, santé, et recherche. Son but était de coordonner avec un support politique, une activité de recherche, diagnostique, de mener des actions de prévention et d’éducation, et de proposer des mesures de contrôle. La Task force a permis de progresser dans la recherche thérapeutique, de travailler sur les candidats vaccins, de mener des travaux de recherche sur les réservoirs et de mettre en évidence la transmission sexuelle. Elle a contribué à la mise en place d’une cohorte « post Ebogui » collectant les données cliniques, virologiques et sociales des patients guinéens.
Un consortium interdisciplinaire (Zikalliance) a été créé lors
de l’épidémie de Zika virus, afin de confirmer le lien entre Zika
et survenue de Guillain-Barré ou de microcéphalie fœtale.
REACTing est donc un projet de réponse française aux crises
sanitaires infectieuses. Il se prépare entre les crises et
nécessite des budgets de différentes provenances (OMS, Union
européenne…). REACTing doit collaborer efficacement avec les
différentes structures en place y compris les ONG.
Dr Muriel Macé