DANS LES SALPINGITES
La clinique des salpingites est trompeuse, les aides paracliniques y sont limitées et le taux d'erreur diagnostique reste élevé, avec les conséquences que l'on sait sur la fertilité. Aussi fait-on de plus en plus souvent appel à la clioscopie, technique invasive et coûteuse qui peut ne confirmer le diagnostic que dans 65 % des cas.
Dans une étude prospective, sur 40 femmes suspectes de présenter une salpingite, deux équipes soulignent l'intérêt de la scintigraphie pelvienne aux lymphocytes autologues marqués (99mTc), examen non invasif, pour cibler les patientes les plus à même de bénéficier d'une clioscopie. Cette scintigraphie, si sophistiquée qu'elle paraisse, est réalisable en quelques heures et ne requiert pas de plateau technique particulier.
Dans le groupe des 20 salpingites confirmées à la clioscopie, 95 % présentaient une captation augmentée de 99mTc, contre 15 % dans le groupe sans salpingite. Cela vaut à cet examen une sensibilité de 95 % et une spécificité de 85 %, à ce jour inégalée dans cette pathologie.
Reste le problème des faux positifs (GEU, appendicite, endométriose) et des faux négatifs, correspondant à des salpingites peu marquées à la laparoscopie. Ces derniers semblent le talon d'Achille de cette technique, d'autant plus que le recrutement hospitalier de l'étude, en minorant la proportion des formes modérées, majore artificiellement les performances de la méthode. On peut aussi s'interroger sur sa faisabilité en urgence...
M.P.
Mozas J. et coll. : "Diagnosis of pelvic inflammatory disease with 99 mTechnetium - hexamethylpropylenamine-oxime-labeled autologous leukocytes and pelvic radionuclide scintigraphy". Obstet. Gynecol., 1993 ; 81-5 : 797-799.
P M