La synovie pour prédire la réponse aux biologiques

C’est à la lueur de la physiopathologie de la synovite dans l’arthrite rhumatoïde que Costantino Pitzalis (Londres) a ouvert sa présentation sur le rôle de la pathobiologie synoviale comme indicateur de l’évolution de la maladie et de la réponse au traitement.

Comme le souligne le chercheur, l'évolution de la synovite est en effet hautement hétérogène. Tout comme l'est l'aspect histologique de la synovite, et ce que l'on s'intéresse aux vaisseaux sanguins, aux cellules B, aux cellules T, aux macrophages, etc. Les chercheurs se sont ainsi intéressés aux ELS, acronyme pour structures lymphoïdes éctopiquës, véritables réservoirs de cellules B auto-réactives responsables d'une production in situ d'auto-anticorps jouant un rôle pathologique dans l'arthrite rhumatoïde. Et ils ont notamment constaté que des profils histologiques différents permettaient de distinguer des variantes cliniques de l'arthrite rhumatoïde.

La quête du traitement personnalisé

D'où l'intérêt d'établir une corrélation entre la pathobiologie synoviale et la réponse aux traitements biologiques disponibles qui, s'ils ont apporté une révolution, resteront grevés d'un taux d'échec thérapeutique tant que l'on ne pourra pas proposer le bon traitement au bon patient.

L'hypothèse de recherche est donc de déterminer des signatures moléculaires et cellulaires spécifiques ou « pathotypes ». Il s'agit donc de changer de paradigme, estime Pitzalis, et de renoncer au modèle actuel de définition de la maladie sur la base des symptômes, pour évoluer vers l'utilisation d'algorithmes systématiques permettant de cartographier les voies métaboliques et donc de personnaliser le traitement.

Biopsie guidée

A cette fin, Pitzalis propose une biopsie synoviale sous guidage échographique, dont des études récentes ont montré la valeur comme technique sûre, bien tolérée et fiable pour obtenir du tissu synovial au niveau de grosses ou de petites articulations, au début de la maladie. La technique nécessite un enseignement, mais les expériences menées notamment aux Etats-Unis montrent que cet enseignement peut être structuré et organisé aisément.

Au Royaume-Uni, le programme MATURA - pour MAximising Therapeutic Utility in Rheumatoid Arthritis a aussi pu être mis sur pied avec la collaboration de 12 partenaires académiques et 9 partenaires industriels, où l'on retrouve les grands noms des « biologicals ».

Et l'approche est intelligente, car l'acceptation de traitements coûteux par les systèmes de santé sera de plus en plus conditionnée dans le futur par la mise en oeuvre de stratégies visant à assurer le meilleur choix pour le patient. Et l'étude de biopsies synoviales pourrait faire partie de ces stratégies.

Dr Eric Mertens

Référence
20th Belgian Congress on Rheumatology (Gosselies, Bruxelles) : 28 – 30 septembre 2016.

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