
La fragilité physique est associée à une diminution de la force musculaire, une altération de la capacité physique et de la qualité de vie. La testostérone est connue pour augmenter la masse et la force musculaires chez les patients hypogonadiques. Cette étude a eu pour objectif de déterminer si la testostérone pouvait avoir les mêmes effets chez des hommes âgés considérés comme fragiles, ou à fragilité « intermédiaire », avec une testostérone basse ou à la limite inférieure de la normale [la « fragilité » se définissant par l’association d’une perte de poids involontaire, d’une fatigue, d’un ralentissement de la marche et de l’activité physique]. Le but était de déterminer les effets de 6 mois de traitement par testostérone sur la masse et la force musculaires, la fonction physique et la qualité de vie, dans un essai randomisé, en double-aveugle, contrôlé contre placebo, et en parallèle.
Au total, 274 patients âgés d’au moins 65 ans et ayant une testostérone totale inférieure ou égale à 12 nmol/l ou une testostérone libre inférieure ou égale à 250 pmol/l, ont ainsi reçu 50 mg par jour de testostérone transdermique ou un placebo en gel pendant 6 mois. Les critères d’étude incluaient la force musculaire, la masse grasse et maigre, la fonction physique et la qualité de vie évaluée par auto-questionnaire.
La capacité des extenseurs du genou a été améliorée dans le groupe traité versus le groupe placebo, avec une différence de 8,6 newton-mètre (intervalle de confiance à 95 % [IC95] entre 1,3 et 16 ; p = 0,02). La masse maigre a augmenté et la masse grasse a diminué significativement dans le groupe traité, de 1,08 ± 1,8 kg et de 0,9 ± 1,6 kg respectivement. La capacité physique a été améliorée chez les hommes considérés comme fragiles. Les scores des symptômes somatiques et sexuels ont diminué sous traitement avec une différence de -1,2 (- 2,4 et -0,04) et de -1,3 (-2,5 et -0,2) respectivement.
Le traitement par testostérone peut permettre de prévenir la perte musculaire associée à l’âge, mais ces résultats doivent néanmoins être confirmés par d’autres études, avec des précisions concernant en particulier la tolérance.
Dr Stéphanie Girard