Un certain nombre d’observations suggèrent que, lors d’une coronarographie, l’irradiation à laquelle est exposé le patient aurait tendance à être plus importante en cas de recours à la voie radiale plutôt que fémorale.
Reste à savoir si la courbe d’apprentissage inhérente à tout geste technique pourrait avoir une influence sur la sur irradiation induite par cette voie d’abord relativement récente.
Telle est la question à l’origine de l’analyse rétrospective des données d’une équipe new-yorkaise.
Au total, 1 696 dossiers ont été revus : 1 382 coronarographies avec voie d’abord fémorale, réalisées par des opérateurs entraînés à cette technique (8 opérateurs au total) et 314 avec voie radiale faites par des opérateurs pareillement entraînés (6 opérateurs au total).
Les opérateurs retenus pour la voie radiale avaient chacun une expérience d’au minimum 1 300 procédures par cette voie.
Concernant les procédures purement diagnostiques (65,4 %), les données dosimétriques (Produit Dose.Surface [PDS] et Temps de Scopie [TS]) sont statistiquement en défaveur de la voie radiale (PDS : 6 040 µGy.m2 [3 210-8 786] versus 5 019 µGy.m2 [3 377-6 869 ; p : 0,003] et TS : 6,2 minutes [4,0-10,3] versus 3,3 minutes [2,5-5,0 ; p < 0,001]).
Concernant les procédures comprenant une angioplastie coronaire, malgré des patients et des lésions comparables, les données dosimétriques sont également en défaveur de la voie radiale (PDS : 19 649 µGy.m2 [11 996-25 929] versus 15 395 µGy.m2 [10 078-21 617 ; p : 0,02] et TS : 22,1 minutes [13,3-31,0] versus 13,8 minutes [9,8-20,3 ; p < 0,001]).
Et les auteurs de conclure que cette étude rétrospective suggère qu’à entraînement de l’opérateur comparable la voie radiale serait nettement plus irradiante pour le patient que le voie fémorale.
La voie radiale, voie royale mais voie irradiante ?
Dr Olivier Meillard