AHA – Chicago. Si les sessions de l’American Heart Association sont réputées pour leur rigueur, voire pour leur austérité, chaque cuvée nous permet néanmoins de découvrir quelques études pittoresques.
C’est ainsi que Romualdo Belardinelli a voulu évaluer les effets de la pratique de la valse sur une population d’insuffisant cardiaque. 110 patients âgés de 59 ans en moyenne et ayant une fraction d’éjection inférieur à 40 % ont donc été randomisés en 3 groupes, le premier assigné à un programme classique d’entraînement physique (sur bicyclette et tapis roulant) 3 fois par semaines pendant 8 semaines, le second à des séances de valses (alternant danses lentes et rapides) durant 21 minutes 3 fois par semaine également et le 3ème à l’absence de programme de réhabilitation. Tous ces sujets ont, comme il se doit, étaient explorés avant et après la période d’exercice par divers examens (heureusement non invasifs).
Sans se perdre dans les détails, sachez qu’une amélioration modeste mais significative des divers paramètres mesurant les capacités d’adaptation à l’effort (VO2 max, seuils de métabolisme anaérobie etc) a été constaté dans les deux groupes bénéficiant d’un programme d’entraînement physique par rapport aux témoins, sans différence entre la valse et la bicyclette ergométrique sur ce plan. En revanche, il semble que la danse ait été plus appréciée par les participants puisque leur qualité de vie (mesurée par une échelle ad-hoc, la Minnesota Heart Failure Living Questionnaire) a été significativement améliorée par rapport aux patients assignés à des exercices de réadaptation lambda ou aux témoins.
La connotation romantique, voire sexuelle, de la valse n’est sans doute pas étrangère à cet effet latéral imprévue.
Dr Céline Dupin