La chirurgie bariatrique ne figure pas dans les recommandations de prise en charge de l’obésité de l’enfant. Depuis 2008, elle est pourtant parfois proposée aux adolescents obèses. Elle demeure toutefois réservée aux échecs de la prise en charge pluridisciplinaire soutenue pendant au moins un an, destinée à modifier les habitudes hygiéno-diététiques de l’adolescent. La pose d’un anneau gastrique par laparoscopie est une des procédures possibles, dont l’avantage est d’être réversible et avec un faible taux de morbidité.
Une équipe parisienne fait le point sur les 26 procédures de pose d’anneau gastrique réalisées chez des adolescents de 16,6 ± 0,9 ans d’âge moyen. L’indice de masse corporelle (IMC) moyen avant l’intervention était 45,8 ± 5,7 et 75 % des enfants présentaient un syndrome métabolique. Les auteurs se basent sur un suivi moyen des enfants de 21 mois, avec environ 14 consultations réalisées au cours de la première année de suivi. La moitié des patients a bénéficié d’un suivi de plus de 2 ans.
Les résultats sont plutôt encourageants puisqu’en 2 ans, l’IMC de tous les adolescents descendra au dessous de 35. La perte de poids moyenne en 2 ans est de 43 ± 14,4 kg, soit une perte d’excès pondéral de 74,8 ± 14,3 %. Parallèlement à la perte de poids, l’état métabolique des jeunes patients s’améliore aussi, comme en témoigne l’indice HOMA qui passe de 5,55 ± 3,5 à 1,94 ± 0,92.
Le constat n’est toutefois pas parfait, puisque 3 des interventions se solderont par un échec (23 %) : l’anneau gastrique, ayant glissé, devra être retiré chez l’un des patients et 2 autres patients ne perdront pas de poids.
Globalement, le succès est donc quand même au rendez-vous plus de 3 fois sur 4. Les auteurs précisent toutefois que le caractère restrictif de la procédure requiert une implication importante de la part de l’adolescent lui-même et de toute l’équipe qui l’entoure.
Dr Roseline Péluchon