Paris, le mercredi 5 mai 2021 - L’Organisation mondiale de la Santé
célèbre aujourd’hui la journée des sages-femmes. La manifestation
est l’occasion de rappeler le rôle majeur de ces professionnels
pour l’accompagnement des naissances, notamment dans les pays en
voie de développement ou l’accès à des soins périnataux reste
parfois difficile. Cependant, en France, si les soins périnataux
connaissent un niveau de perfectionnement et de surveillance parmi
les plus élevés du monde, une piqûre de rappel quant à l’importance
des sages-femmes ne serait pas inutile. C’est en tout cas le
sentiment de l’Organisation nationale des syndicats de
sages-femmes qui déplore le manque de considération des pouvoirs
publics vis-à-vis de cette profession. Elle rappelle ainsi que la
crise sanitaire actuelle a mis en lumière une ignorance itérative
des pouvoirs publics. Les sages-femmes ont ainsi été omises de la
liste des professionnels pouvant réaliser des tests PCR et
aujourd’hui ne sont pas habilitées à prescrire les vaccins contre
la Covid… alors que les femmes enceintes font partie des
populations prioritaires à la vaccination !
Cinq ans d’études qui en valent six et une rémunération de
début de carrière indigne
Cette situation s’inscrit dans un contexte où les sages-femmes
souffrent de conditions de formation et de rémunération en décalage
avec leur rôle premier : elles assurent en effet seules 80 % des
accouchements par voie basse. « Responsabilité immense pour
laquelle elles sont formées en 5 années, reconnues 4, avec un
volume horaire indécent qui justifie pleinement la création d’une
sixième année. Provoquant ainsi burn out et trop souvent
renoncement des étudiants et étudiantes en maïeutique. Pour les
nouveaux diplômés, les modalités d’embauche sont précaires avec des
niveaux de salaires inacceptables, 1600 € dans certaines
structures. Hors structure certains de leurs actes ne sont pas
rémunérés car aucune cotation n'existe, notamment dans le cadre de
l’exercice en maison de naissance et à domicile » décrit
l’ONSSF. Aussi, l’organisation ne pouvait-elle célébrer la journée
mondiale des sages-femmes qu’en se rappelant au bon souvenir du
ministère de la Santé à travers une manifestation organisée
aujourd’hui sous ses fenêtres.