Le budésonide a démontré son efficacité dans le traitement des colites collagènes, mais les données manquent prouvant son intérêt dans le traitement des colites lymphocytaires.
Colites collagènes et colites lymphocytaires appartiennent à un même syndrome anatomo-clinique, les colites microscopiques. D’étiologie inconnue, elles se caractérisent par la présence d’anomalies histologiques sur les biopsies coliques, alors que l’examen endoscopique est normal. Des similitudes entre les deux entités laissent penser qu’il pourrait s’agir de deux stades différents de la même maladie, la colite lymphocytaire représentant le stade précoce. Le traitement par budésonide est recommandé dans tous les cas, mais si la preuve de sa supériorité par rapport au placebo a été prouvée dans la colite collagène, ce n’était pas le cas dans la colite lymphocytaire.
Un essai prospectif, randomisé, en double aveugle contre placebo a enrôlé 15 patients atteints de colite lymphocytaire confirmée histologiquement. Répartis en deux groupes, 4 patients ont reçu un placebo, et 11 une dose de 9 mg/jour de budésonide pendant 8 semaines. Le critère principal d’évaluation est l’amélioration de la diarrhée (définie comme une diminution de 50 % du nombre des selles). Les critères secondaires concernent la consistance des selles, leur impériosité, les douleurs abdominales, les modifications histologiques et les effets secondaires.
L’amélioration de la diarrhée, constatée chez 91 % des sujets sous budésonide, n’est retrouvée que chez 25 % des sujets du groupe placebo. Les critères secondaires d’évaluation, y compris les critères histologiques, s’améliorent eux aussi, en corrélation étroite avec la diminution de la diarrhée. Deux éléments intéressant la pratique peuvent être soulignés. D’une part, le délai moyen de réponse au traitement, d’une semaine, est relativement court. D’autre part, aucun effet secondaire significatif n’a été rapporté.
Le budésonide semble donc être un traitement rapide, efficace et sûr pour les patients atteints de colite microscopique, qu’elle soit collagène ou lymphocytaire.
Dr Roseline Péluchon