Le burn-out des médecins hospitaliers

Le syndrome de burn-out (SBO) est fréquemment observé chez les professionnels de santé. Le stress joue un rôle fondamental dans sa survenue en diminuant les performances du sujet. Au sein d’un hôpital général, il frappe diversement les médecins selon leur spécialité, comme le suggèrent les résultats d’une étude transversale dans laquelle ont été inclus 716 praticiens exerçant dans trois types de départements:

1) centraux : laboratoires de biologie, hématologie ou anatomopathologie, et radiologie;
2) chirurgie ;
3) médecine spécialisée (comportant des neurologues, des psychiatres, des pneumologues, des gastro-entérologues, des endocrinologues, des rhumatologues et des cardiologues).

L’évaluation a reposé sur des questionnaires socio-démographiques validés (Maslach Burnout Inventory et General Health Questionnaire).

Les praticiens étaient âgés en moyenne de 42 ans et travaillaient 37,26 heures en moyenne par semaine. La comparaison intergroupe a révélé que chez les professionnels des départements centraux, le SBO était significativement plus fréquent et l’état de santé significativement plus altéré, comparativement aux professionnels des services de chirurgie ou de médecine. L’état psychopathologique de base est apparu comme un facteur exposant au SBO. Enfin, les 3 groupes de praticiens estimaient que leur charge de travail était excessive dans des proportions comparables (+ 43 %).

Dr Giovanni Alzato

Référence
Serrano Vazquez M et coll. : Burnout syndrome among physician of central, surgery and medical departments in a general hospital. 22nd European College of Neuropsychopharmacology (Istambul, Turquie) : 12-16 septembre 2009.

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Vos réactions (5)

  • 60 h hebdomadaires

    Le 19 novembre 2009

    Le texte évoque des spécialités médicales qui ne me paraissent pas les plus stressantes. Je pense que les urgentistes, anesthésistes réanimateurs, gynécologues-obstétriciens ont plus de chance de faire des burn out que les spécialités évoquées dans l'article. Dans nos spécialités on est souvent autour de 60 h hebdomadaires !

    Un chef de service d'urgence d'hôpital général

  • Une forme de dépression

    Le 19 novembre 2009

    Le prétendu burn out n'est qu'une forme de la dépression.
    Il est clair que l'on souffre plus du déréglage de l'allumage quand il y a une côte qu'une descente.
    Rechercher les autres signes somatiques : fatigue, somnolence, réveil nocturnes, troubles végétatifs et digestifs, douleurs rhumatologiques, etc..
    La solution n'est pas d'aménager le rallye mais de régler l'allumage (et parfois le carburant !).
    Il faut reconnaître la cause pour bien comprendre et bien comprendre pour bien traiter.

    Dr Bernard Maroy

  • Un témoignage

    Le 20 novembre 2009

    Effectivement le burn out est une forme de dépression. Cette dépression survenant dans un contexte de surmenage au travail. Surmenage qui dure parfois depuis des années. Pour avoir vécu un burn out professionnel, je confirme, que charge de travail, perte du sens de l'action professionnelle et stress lié aux situations pathologiques rencontrées font le lit de cette affection. Je rigole doucement quand je lis 37 h en moyenne. Mon burn out c'est manifesté après 10 ans d'exercice hospitalier avec à mon actif régulièrement des 55 à 60 h heures de travail par semaine.
    Après un arrêt volontaire de 1 an pour me retrouver physiquement et psychiquement, j'ai repris à mi temps (certes j'effectue le plus souvent des semaines de 30 h en moyenne), mais j'échappe au stress, au surmenage, et j'ai l'impression de vivre. Et surtout d'être plus efficace auprès des parents, des équipes, voir même de fournir un bien meilleur travail de recherche. Le temps partiel choisi devrait être est une voie à privilégier.

    Une pédiatre qui a fait son burn out après s'être dévouée des années en néonatalogie (soins intensifs).

  • Plus de gardes après 45 ans

    Le 21 novembre 2009

    Je pense que ce syndrome est la partie apparente de l'iceberg. Beaucoup de mesures sont à entreprendre pour lutter contre ce problème surtout pour les plus exposés (urgentistes, réanimateurs, pédiatres...) comme la non réalisation de gardes à partir de l'âge de 45 ans.

    Dr Mohamed Bensalah

  • Une responsabilité écrasante

    Le 07 décembre 2009

    On doit réfléchir au vécu de chacun des sujets concernés par cette étude, au degré d'implication morale et de détachement vis à vis des cas humains qu'ils traitent.
    Prendre du recul vis à vis de situations extrêmement lourdes n'est pas automatique, partager les responsabilités de soignant est un avantage de l'exercice à l'hôpital, encore faut-il qu'une atmosphère de réelle solidarité et d'échanges entre praticiens existe.
    En fin de compte toute responsabilité concernant la survie d'autres êtres humains est objectivement écrasante, et le fait de vieillir augmente notre lucidité: l'expérience nous rend meilleurs mais plus désabusés.
    Mieux vaut sans doute devenir plus humble et fataliste ce qui semble contraire à la tendance dominante des sociétés occidentales concernant la santé aussi bien individuelle que publique

    Dr Xavier Baizeau, pédiatre récemment retraité

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