
Quand Adam vieillit d’un coup de 200 000 ans !
Voilà qui dépassait quelque peu les compétences des scientifiques de Family Tree DNA qui ont confié les données génétiques d’Albert Perry à l’Université de l’Arizona où une formidable enquête génétique a débuté. Michael Hammer et son équipe sont alors parvenus à déterminer que le plus récent ancêtre commun, c'est-à-dire un ancêtre commun à tous les hommes actuels mais aussi à Albert Perry, se promenait probablement sur la terre, en Afrique, il y a 338 000 ans.Jusqu’aux Mbo
Voilà qui déplaçait les origines d’Albert Perry à une époque antérieure à l’Homo sapiens. Pourtant, Albert Perry était à n’en pas douter un Homo sapiens. Mais son Y si rare a sans doute été hérité de mélanges entre les Homo sapiens et des lignées « archaïques ». Si ces dernières ont disparu, leur chromosome Y est parvenu jusqu’à nous (et jusqu’à Albert Perry) en raison de ces très anciennes amours. Concernant plus précisément le regretté Albert Perry, l’équipe de Michael Hammer s’est intéressée à la similitude de son Y avec celui retrouvé chez onze hommes Mbo, un peuple africain vivant dans le sud-ouest du Cameroun. Or, ces Mbo vivent à proximité du site d’Iwo Eleru, au Nigeria, où ont été découverts en 2011 des fossiles humains présentant des caractéristiques génétiques propres non seulement à Homo sapiens mais également à un Homo archaïque. Pour les auteurs de cette reconstitution publiée dans l’American Journal of Human Genetics (AJHG), cette histoire démontre qu’une « bien meilleure compréhension de la phylogénie du chromosome Y et des variations génétiques en général serait obtenue si des relevés plus denses et plus réguliers étaient effectués dans toute l’Afrique subsaharienne, étant donné son haut niveau de diversité génétique ».Aurélie Haroche