Le droit de choisir

Paris, le samedi 11 juin 2016 - A l’âge où dans les pays occidentaux les jeunes filles n’ont pas encore quitté l’école, s’intéressent aux garçons sans être contraintes d’en suivre un désigné par leurs parents et n’ont encore qu’une vague idée de la façon dont elles voudraient dessiner leur vie, d’autres ont déjà été mariées, sont mères d’un ou deux enfants et se désespèrent de ne pouvoir connaître d'autre horizon que cette prison. Bien que le gouvernement ait tenté d’œuvrer pour faire évoluer la situation, le Burkina Faso connaît l’un des taux les plus élevés de mariage forcé. Selon Amnesty International qui a lancé ce printemps un appel pour encourager le pays à de nouvelles actions,  plus de la moitié des filles âgées de 15 à 17 ans dans la région du Sahel (nord du pays) sont déjà mariées. L’interdiction de convoler avant 17 ans pour une fille (et 21 ans pour un homme) est très peu appliquée, notamment parce qu’elle ne concerne pas les mariages religieux et traditionnels. Contraintes par leurs familles, sans aucune possibilité de fuir (elles sont alors quasiment systématiquement rejetées par leur entourage), ces jeunes filles n’ont également aucun droit de regard sur leur sexualité et leur corps. Ainsi, selon Amnesty International « moins de 16 % des femmes ont recours à une méthode moderne de contraception et près de 30 % des filles et des jeunes femmes de 15 à 19 ans en milieu rural sont enceintes ou ont déjà eu leur premier enfant ».

Face à cette situation, Amnesty International veut peser sur le pouvoir Burkinabé pour qu’il prenne de nouvelles dispositions afin de sortir les femmes de cette fatalité et de cet emprisonnement. « Il est crucial que le gouvernement respecte le droit qu'ont les jeunes filles de prendre leurs propres décisions concernant leur corps, leur vie et leur futur. Les engagements récents en faveur de l’élimination du mariage des enfants sont encourageants, mais tant que ces promesses ne seront pas une réalité quotidienne, des jeunes filles en paieront le prix » observe l’organisation.

Une pétition peut être signée à cette adresse : http://www.amnesty.fr/Nos-campagnes/Mon-corps-mes-droits/Actions/Burkina-Faso-Protegeons-les-filles-du-mariage-force-18229

A.H.

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