Le médecin, le malade et l’assureur…aux USA

Il y a beaucoup de ressemblance entre la médecine pratiquée aux USA et en France. Et le dermatologue français retrouvera les mêmes pathologies, avec les mêmes recommandations et les mêmes traitements, à peu de choses près. Mais il est un domaine franchement exotique pour nous, c’est celui de l’Assurance maladie. En effet, les USA sont le seul des pays développés à ne pas avoir de système public d’Assurance maladie. L’Assurance maladie est privée, et cela change beaucoup de choses. La majorité des américains souscrivent leur Assurance maladie auprès d’une compagnie privée, un peu comme en France l’assurance auto. Sauf que, jusqu’à présent, cette assurance n’était pas obligatoire. Elle l’est devenue du fait de l’Affordable Care Act, appelé Obamacare, dont on sait que les jours sont comptés. Les fonctionnaires, les salariés de grandes compagnies, sont assurés par leur employeur. Les personnes âgées et les pauvres bénéficient d’un système public, Medicare et Medicaid, dont le fonctionnement et les moyens sont également discutés. Mais, en dehors de ces catégories, il reste toute une frange de la population qui n’a ni aide publique ni moyens de s’assurer. L’obligation de s’assurer apportée par l’Obamacare est (ou était) peu appréciée des jeunes en bonne santé et à l’idéologie libérale même en échange d’une aide fédérale ou d’un crédit d’impôt. Un cow-boy n’a pas besoin d’Assurance maladie ! L’Obamacare interdit (ou interdisait) aux assureurs de refuser les personnes ayant des antécédents médicaux, ce qu’elles font habituellement. Les remboursements sont souvent plafonnés, et certaines maladies coûtent cher. Reprenons l’exemple de l’assurance auto. Personne n’assurera une vieille voiture qui tombe toujours en panne, sauf à exiger des primes très élevées. Et si le prix des réparations dépasse la valeur de votre voiture, on l’enverra à la casse. Pour l’Assurance maladie privée, c’est un peu pareil.

Et pour les médecins ?

Les assureurs fournissent à leurs clients les services d’hôpitaux, de médecins, de réseaux de soins, avec lesquels ils passent des accords. Mais attention ! Si vous devez aller aux Urgences de l’hôpital prévu par votre assurance, vous ne paierez pas l’hôpital. Mais si l’urgentiste ne fait pas partie de ce réseau, il vous enverra sa note, autrement plus élevée que la note des urgentistes français.

Les dermatologues, comme les autres médecins, sont particulièrement préoccupés par les autorisations préalables exigées par les assureurs avant la prescription de traitements coûteux (par exemple les Biologiques pour un psoriasis sévère, ou l’isotrétinoïne pour une acné sévère). Leur interlocuteur n’est pas toujours un médecin conseil, ce peut être un employé uniquement chargé de refuser. Parmi les nombreux services qu’elle offre aux dermatologues, l’AAD propose des lettres-types de demande d’autorisation, et aussi de réclamation après refus d’une autorisation.

Les voyages sont toujours instructifs.

Dr Daniel Wallach

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