Le traitement de la rhinite repose sur les antihistaminiques de deuxième génération, oraux le plus souvent, associés à des corticoïdes locaux. Anticholinergiques, vasoconstricteurs et solutions salines sont également utilisés. Les antihistaminiques oraux sont plus efficaces lorsqu'ils sont pris avant le déclenchement des symptômes, leur efficacité survenant de 60 à 180 minutes après la prise.
Des études récentes suggèrent que les antihistaminiques locaux pourraient surpasser les antihistaminiques oraux dans le traitement de la rhinite qu'elle soit allergique ou non. L'azélastine est actuellement le seul antihistaminique disponible par voie nasale : il possède des effets antihistaminiques mais aussi anti-inflammatoires. Son délai d'action de quelques minutes est plus court que celui des antihistaminiques oraux.
Deux récents essais contre placebo menés aux Etats-Unis sur 275
patients ont montré son efficacité dans la rhinite saisonnière. Une
comparaison entre azélastine et corticoïde nasal a été menée par
l'intermédiaire d'une méta-analyse sur 648 patients. Dans 9 de ces
études, les corticoïdes locaux avaient une meilleure efficacité que
l'azélastine sur un seul paramètre : l'obstruction nasale.
Des études comparatives ont également été menées entre azélastine
en spray nasal + placebo comprimé, azélastine + fexofénadine,
et spray placebo + placebo comprimé. L'association d'un comprimé de
fexofénadine au spray d'azélastine n’a pas permis une meilleure
efficacité thérapeutique.
Une conclusion similaire a été obtenue avec la cétirizine en comprimé (études ACT I et II) et les antileucotriènes. Pour finir, plusieurs études ont montré l'efficacité de l'azélastine (versus placebo) dans la rhinite non allergique.
Il semble cependant que l'azélastine soit une particularité : les autres antihistaminiques testés se sont avérés peu efficaces en traitement local.
Le traitement local seul de la rhinite est donc possible. Une association fixe entre azélastine et corticoïde serait certainement utile.
Dr Geneviève Démonet