Paris, le samedi 9 mai 2020 – Sur les réseaux sociaux, des messages
désabusés face à l’inconséquence des Français. Aussi peu
disciplinés que les Italiens entend-t-on, trop égoïstes pour
comprendre les enjeux sanitaires, indifférents aux difficultés des
professionnels de santé. Dès qu’oscille à la hausse le nombre de
morts, on s’indigne du "relâchement" vis-à-vis des mesures de
confinement. Pourtant, au-delà de quelques épiphénomènes, les
images passées à l’infini des rues désertées, l’absence d’explosion
des interventions des forces de l’ordre et de façon désolante les
dénonciations que l’on a vu fleurir témoignent au contraire que
d’une manière globale et majoritaire les Français ont accepté sans
sourciller, sans se révolter, le confinement.
Des fondements de nos civilisations délaissés sans mot
dire
Cette docilité étonne. D’abord, parce que les mesures édictées
ont touché des fondements de civilisation dont il paraissait
anthropologiquement difficilement concevable qu’ils puissent être
remis en cause si facilement. « Je reste sidéré, d’un point de vue
anthropologique, par l’acceptation, sans beaucoup de protestations
me semble-t-il, des modalités d’accompagnement des mourants du
Covid-19 dans les Ehpad. L’obligation d’accompagnement des
mourants, puis des morts, constitue en effet une caractéristique
fondamentale de toutes les sociétés humaines. Or, il a été décidé
que des personnes mourraient sans l’assistance de leurs proches, et
que ce non-accompagnement se poursuivrait pour partie lors des
enterrements, réduits au minimum. Pour moi, c’est une transgression
anthropologique majeure qui s’est produite quasiment "toute seule".
Alors que si on nous avait proposé cela il y a deux mois, on se
serait récriés en désignant de telles pratiques comme inhumaines et
inacceptables » remarque ainsi dans un entretien diffusé par
Mediapart et Tribune juive l’historien de la guerre Stéphane
Audoin-Rouzeau.
Une démocratie chérie abandonnée avec facilité
A l’abandon de nos rites funéraires fait écho notre facile
renoncement à certaines de nos règles démocratiques. Le journaliste
spécialiste de l’Europe et de l’économie, Jean Quatremer observe
ainsi dans un billet de blog très remarqué cette semaine : « Il n’a
fallu que quelques instants, le 16 mars, pour que le chef de l’État
et son gouvernement, au nom de la lutte contre la pandémie de
coronavirus, assignent à résidence les Français et les privent de
la plupart de leurs libertés civiles, politiques et sociales que
l’on croyait inaliénables : liberté d’aller et de venir, liberté de
réunion, liberté d’entreprendre, liberté de travailler, etc. (…)
Cette suspension de l’État de droit s’est faite sans base légale.
En effet, le décret du 16 mars restreignant les déplacements des
citoyens n’entre pas dans les compétences du pouvoir exécutif,
puisque seul un juge judiciaire, le juge des libertés, peut
normalement en décider sur une base individuelle. (…) Ce n’est que
le 23 mars que le Parlement a donné une base légale aux mesures
annoncées le 17 mars en votant dans la précipitation la loi créant
un "État d’urgence sanitaire" qui autorise le gouvernement à le
déclencher "en cas de catastrophe sanitaire mettant en péril, par
sa nature et sa gravité, la santé de la population", une définition
particulièrement floue. Toute cette loi cultive le flou, les
infractions qu’elle prévoit laissant par exemple une large part à
l’interprétation policière et donc à l’arbitraire. (…) Il est
remarquable que cette législation d’exception, justifiée par le
recours à un langage guerrier unique en Europe ("Nous sommes en
guerre") n’ait pas fait l’objet d’une saisine du Conseil
constitutionnel, l’opposition, tout aussi interdite de terreur que
l’opinion publique, ayant renoncé à exercer ses droits, un fait
sans précédent, alors qu’il s’agit d’une atteinte particulièrement
grave à l’État de droit. (…) Tant que l’État d’urgence sanitaire
s’appliquera (jusqu’à la fin du mois de juillet vient-on
d’apprendre), la France n’est plus une démocratie, même si elle
n’est pas tout à fait une dictature » déplore-t-il ce qui tranche
avec la mise en scène du gouvernement se félicitant par exemple
d’avoir mis au vote (mais un vote assez symbolique) son plan de
déconfinement.
Le mal était-il si terrible que de tels renoncements
s’imposaient ?
Une telle soumission pourrait s’expliquer par l’ampleur du
danger d’une part et par la conviction absolue d’autre part
qu’aucune autre mesure n’était envisageable. Pourtant, sur les deux
points, les doutes sont nombreux. Sur l’ampleur du danger, à
l’exception très importante du dépassement plus que problématique
des capacités de réanimation, certains font observer que le
coronavirus est, sauf pour certaines catégories de population très
fragiles, une maladie majoritairement bénigne. « Il est apparu très
tôt que la maladie était en très grande majorité fatale pour les
personnes âgées de plus de 70 ans (moyenne d’âge des décès en
Italie ou en France : 80 ans) et celles qui ont des pathologies
graves, en clair les personnes affaiblies. Dès lors, confiner tous
les actifs et plonger le pays en récession était-il rationnel ?
Peut-être aurait-il fallu se concentrer sur la protection de ces
groupes à risques plutôt que de mettre sous cloche tout un pays
sans penser au lendemain, d’autant qu’on sait pertinemment que le
virus est là pour longtemps » observe Jean Quatremer. De son côté,
dans un autre texte qui a également été beaucoup commenté cette
semaine, Eric Boucher résume brutalement dans l’Opinion : « En
l’état actuel de ce que l’on sait de cette pandémie, les
statistiques disent que le coronavirus tue surtout les vieux déjà
malades. A l’échelle mondiale, on compte 245 000 morts, dont 67 000
aux Etats-Unis, 29 000 en Italie, 28 500 en Grande-Bretagne, 25 000
en Espagne et en France. On relève 1 320 morts en Inde, 610 aux
Philippines, 415 en Egypte, 460 en Algérie, 440 au Pakistan, 123 en
Afrique du Sud, 64 au Cameroun, 35 au Niger. Pour bien se figurer
la carte mondiale, il y a eu 640 morts à Philadelphie aux
Etats-Unis, contre seulement 85 au Nigeria. Les craintes de voir
les pays pauvres ravagés par le virus se sont révélées fausses,
comme par miracle. Le Covid-19 semble aimer les seniors, et
détester le soleil. Résumé : en l’état actuel de sa diffusion, la
pandémie tue les vieux déjà malades et blancs » tranche-t-il alors
que l’arrêt de l’économie pourrait avoir des conséquences encore
plus désastreuses dans les pays pauvres.
Des frappes chirurgicales plutôt que le carnage ?
Corollaires d’une gravité restreinte à certaines catégories de
la population, les interrogations sur la légitimité d’un
confinement aussi strict (et surtout aussi généralisé) que celui
qui a été imposé en France, en Italie ou en Espagne ne peuvent que
perdurer. Elles le sont d’autant plus que les données sont très
fortement contradictoires sur le sujet. Ainsi, beaucoup ont défendu
que des mesures plus chirurgicales auraient été aussi efficaces ;
et certains l’ont même fait aux premières heures de la crise, ne
pouvant donc totalement être accusé de tirer des leçons faciles
d’une situation déjà passée. Ainsi David L. Katz, directeur et
fondateur du Centre de recherche en prévention de Yale-Griffin,
dans une tribune publiée le 20 mars dans le New York Times
remarquait : « Nous distinguons régulièrement deux types d'actions
militaires : le carnage (…) avec ses dommages collatéraux
inévitables, et la précision d'une "frappe chirurgicale", ciblée
méthodiquement (…). Cette dernière, bien exécutée, restreint les
conséquences non désirées ». Dans cette approche « chirurgicale »,
le confinement strict ne concernerait que les sujets les plus à
risque et les régions les plus touchées.
Le confinement était déjà dans l’inconscient
collectif
Si la gravité de la maladie et la pertinence des mesures ne
permettent pas de comprendre parfaitement la docilité des peuples
européens face à la confiscation de leurs libertés et de leur droit
d’enterrer leurs morts comme ils le souhaitent, d’autres pistes
doivent être explorées. Jean Quatremer fustige une certaine
dictature de l’émotion qui était également critiquée par le
philosophe André Comte-Sponville dans une interview publiée par le
quotidien suisse Le Temps. Ici, l’influence des médias doit
probablement être examinée. « Il faudrait sans doute interroger la
responsabilité des médias audiovisuels dans cette panique qui s’est
emparée des opinions publiques occidentales (avec une exception
allemande, les télévisions germaniques ayant volontairement décidé
de traiter le covid-19 à la place qu’il mérite) » relève Jean
Quatremer. Le journaliste David Abiker invite pour sa part sur
Twitter à s’interroger sur le rôle joué par nos sociétés
hygiénistes et obnubilées par le principe de précaution dans notre
acceptation.
Commentant le billet de blog de Jean Quatremer déplorant le « débat
interdit », il note : « Il n’y a aucun débat possible et c’est
logique puisque le débat a été tranché avant. Nous avions mis en
place une société de l’hygiène, de la précaution et du risque zéro
depuis longtemps (…). Ce qui rend ce virus si dangereux ce n’est
pas seulement ce qu’il est. C’est la société qu’il trouve en
arrivant chez nous : ses psychoses, ses vulnérabilités.
Souvenons-nous de la terreur provoquée par les lasagnes de cheval
et le lait Lactalis qui ne tuèrent personne (…). Il n’y a pas eu
débat sur le confinement parce que ce débat était absolument
tranché dans ce qu’on appelle l’inconscient collectif. C’est un jeu
à trois qui s’est joué depuis des années. Demande hygiéniste de
précaution et infantilisation générale, accompagnement médiatique
complice arrosant joyeusement la victimocratie et Etat pompier
contraint de répondre à la demande. Notre confinement nous l’avons
préparé depuis longtemps (…). Voyez comme le discours était prêt,
les mots nous étaient familiers dans les entreprises comme dans le
champ social ».
Nos libertés publiques sacrifiées sur l’autel de la
santé ?
Qu’est-ce que cette acceptation augure pour le monde d’après dont
on glose depuis des semaines. Jean Quatremer est très pessimiste
quant aux conséquences possibles sur nos libertés. « Croire que les
libertés publiques, la démocratie, sortiront intactes de cet
épisode est juste un doux rêve. L’État d’urgence sanitaire va
rester inscrit dans notre droit pour longtemps exactement comme
l’État d’urgence, déclenché en 2015 a finalement été intégré au
droit commun. Il est rare qu’un Etat renonce de lui-même aux
pouvoirs gagnés sur le législatif et la justice. Le tracking des
individus, via les smartphones, que certains considèrent comme une
nécessité, pourrait bien devenir la règle au nom de la sauvegarde
de notre santé devenue LA priorité, la vie privée étant ravalée au
rang de préoccupation d’un autre âge. Avoir choisi le confinement
total et l’État d’urgence laissera des traces durables dans la
démocratie française. (…) En conclusion provisoire, je pense qu’il
ne faut pas se tromper sur la signification de l’évènement
inimaginable que nous vivons : c’est le triomphe de
l’individualisme, celui de la santé immédiate de l’individu face au
bien-être collectif actuel et futur. Les termes du débat sont en
réalité identiques à ceux du changement climatique : doit-on
accepter de sacrifier son bien-être immédiat pour assurer la survie
de l’espèce humaine ? » interroge-t-il.
La santé : une fausse valeur
Y-aura-t-il des révoltes ? Pas si sûr, si l’on en croit David
Abiker. Quelques-uns pourtant se récrient contre une perspective de
dictature sanitaire. André Comte-Sponville remarque ainsi : « Une
civilisation est en train de naître, qui fait de la santé la valeur
suprême. Voyez cette boutade de Voltaire: "J’ai décidé d’être
heureux, parce que c’est bon pour la santé." Auparavant, la santé
était un moyen pour atteindre le bonheur. Aujourd’hui, on en fait
la fin suprême, dont le bonheur ne serait qu’un moyen !
Conséquemment, on délègue à la médecine la gestion non seulement de
nos maladies, ce qui est normal, mais de nos vies et de nos
sociétés. Dieu est mort, vive l’assurance maladie! » et se rebelle
: « La santé n’est pas une valeur, c’est un bien: quelque chose
d’enviable, pas quelque chose d’admirable! Les plus grandes
valeurs, tout le monde les connaît: la justice, l’amour, la
générosité, le courage, la liberté… Je ne suis pas prêt à sacrifier
ma liberté sur l’autel de la santé ! Nous ne pouvons accepter
l’assignation à résidence (ce qu’est en réalité le confinement) que
si elle est de courte durée. Je crains que l’ordre sanitaire ne
remplace «l’ordre moral», comme on disait du temps du maccarthysme.
Je redoute qu’on s’enfonce dans le «sanitairement correct», comme
nous l’avons fait dans le politiquement correct ».
Que l’on considère que le débat sur le confinement a été interdit,
que l’on redoute des conséquences graves sur nos libertés ou que
l’on juge au contraire qu’il faut éviter les conclusions excessives
(tempérance qui n’aurait pas été inutile également pour appréhender
l’épidémie), on reliera quoi qu’il en soit avec intérêt :
L’interview de Stéphane Audoin-Rouzeau :
https://www.tribunejuive.info/2020/04/14/joseph-confavreux-stephane-audoin-rouzeau-nous-ne-reverrons-jamais-le-monde-que-nous-avons-quitte-il-y-a-un-mois/
Le blog de Jean Quatremer :
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/2020/04/30/confinement-le-debat-interdit/
La tribune d’Eric Boucher :
https://www.lopinion.fr/edition/politique/coronavirus-tout-ca-vieux-blancs-chronique-d-eric-boucher-216859
La tribune de David L. Katz :
https://www.nytimes.com/2020/03/20/opinion/coronavirus-pandemic-social-distancing.html
Le thread de David Abiker :
https://twitter.com/DavidAbiker/status/1256340718777335810
Merci pour ces tribunes du samedi matin qui nous rassurent finalement sur la possibilité et le devoir de bien réfléchir à ce qui s’agite autour de nous... et en nous !
Dr Pascal Mabire
Douillettement installé derrière sa machine à écrire
Le 09 mai 2020
Les intellectuels ne prennent aucun risque face à à la maladie. Ils ont la possibilité contrairement aux soignants et à toute la « 2e ligne » de sortir ou pas, d’affronter la maladie ou pas, brefs ils peuvent ne prendre que le risque de se tromper sans se mettre en danger. Facile aussi de donner les conseils de gestion de crise une fois la crise peut être passée. Qui aurait en responsabilité aurait pris le risque de laisser des milliers de morts derrière lui? Maintenant que l’on connais mieux le problème il faut bien sûr adapter la réponse et là seulement peut on raisonnablement envisager une stratégie « chirurgicale ». Alors n’en déplaise aux philosophes continuons à traquer le virus, à se protéger en espérant que cela fonctionne. Sinon on leur demandera un petit coup de main dans les Ehpad...et pas pour donner des leçons.
Dr Eric Senbel
Nous sommes tous mortels
Le 09 mai 2020
Bravo Mme Haroche. Beau texte, appuyé de remarquables citations. Même enfermés à double tour chez nous, la mort peut venir nous prendre quand son heure est venue, ce qui est dans l'ordre des choses puisque nous sommes mortels. Nous avons accepté d'être traités comme des irresponsables, nous avons abandonné des valeurs importantes par peur de la mort. Ce n'est ni raisonnable ni un signe d'intelligence.
A Champion
Irresponsabilité d’un raisonnement purement intellectuel
Le 09 mai 2020
Voilà un article qui interroge; Liberté individuelle versus santé publique = utilitariste versus libertarien ? Égoïsme des jeunes versus les vieux qui ont fait leur temps ? Mais à quel âge est on vieux 60 ans dans les statistiques du Covid. Oubli complet des vulnérables jeunes précaires, migrants, chômeurs , handicapés , csp- - -.
Que diraient les mêmes si cela avaient été les enfants les plus atteints au lieu des vieux mâles gros... Une comparaison très intéressante des attitudes et des résultats. Car ce n’est pas a la France qu’il faut comparer la Suède mais à ses voisins. Il faut comparer ce qui est comparable. Suède, Danemark, Norvège et Finlande : quatre pays très comparables géographiquement, démographiquement, politiquement, sociologiquement et même éthiquement. Suède pas de confinement et pas de masques (cf toutes les photos des joyeux suédois aux terrasse de café) : 2,7 morts pour 10 000 habitants (même ordre de grandeur que la France 3,8)soit 5 fois plus que le Danemark et 10 fois plus que les deux autres qui ont pratiqué un confinement très strict et plus précoce qu’en France. Certes la Suède va s’en tirer mieux économiquement mais à quel prix humain.
Voilà ce qu’il faut opposer aux thuriféraires de la liberté Comte Sponville en tête. Combien de mort en France sans ces mesures autoritaires qualifiées d’irresponsables et d’inconstitutionnelles par les mêmes 5 fois plus , 10 fois plus ? Qui pourrait dire si les jeunes seraient restés indemnes - cf Kawasaki. Premier décès d’un enfant de 5 ans et plus de 300 cas à New York !
Dr Jean-François Thebaut
Dictature tout court
Le 09 mai 2020
Excellente analyse. Sauf que ce n'est pas seulement une dictature sanitaire, c'est une dictature tout court. Aujourd'hui le COVID 19, demain le réchauffement climatique, après demain autre chose. La population est sous contrôle grâce à la stratégie de la peur bien orchestrée par des médias qui appartiennent tous à l'oligarchie dominante. Seul espace de liberté restant : internet avec des blogs comme ceux de Jean Quatremer. Mais il y n'y en a plus pour longtemps. C'est déjà le ministère de l'intérieur qui qualifie de fakenews ce qui ne lui convient pas. Et avec la loi Avia qui va être votée, la liberté d'expression aura définitivement disparu dans ce pays.
Dr Franck Boutault
Accord sans réserve avec ce post d’Aurelie Haroche
Le 09 mai 2020
Merci à tous ces hommes de bon sens et à vous, madame Haroche, pour les faire à nouveau s’exprimer à travers votre article sur l’hystérie collective, quasiment mondiale (!), qui s’est emparée de la population. Quand un triple pouvoir, politique, médical et médiatique, tremble devant le risque de le perdre pour n’en avoir pas fait assez et infantilise la majorité la contraignant à l’arrêt sous couvert de la protéger d’un mal dramatisé, c’est plus que dangereux : c’est absurde.
Dr Patricia Maire
Ca fait du bien au moral
Le 09 mai 2020
Merci pour ce superbe article qui fait du bien à ma santé. L'ordre moral, nous savons ce que c'est, et c'est mieux pour préserver notre mode de vie, notre sécurité, notre santé... Oui bien mieux que la démocratie et la liberté dont nous ne savons que faire. Il pourrait bien aussi peut-être faciliter l'acceptation d'un avenir radieux avec ses traitements génétiques du vieillissement...
Eric Duaso
Médiatisation
Le 09 mai 2020
On ne peut ouvrir une quelconque chaine de télé ou de radio sans tomber sur le Coronavirus, à toutes les sauces, spécialistes médicaux, tout est dit et son contraire, et le soir le bilan des morts de la journée; les media font leurs choix gras de cette situation; en Allemagne, en Belgique pour ne citer que les pays les plus proches, l'info est relativisée et ne tourne pas en boucle 24/24-7/7.
Je n'écoute plus la radio (sauf JAZZ) et ne regarde plus les info. télévisées.... En fait nos dirigeants n'ont pas appris à l'ENA à faire face à une telle situation (malgré les mises en garde prémonitoires des années précédentes).
Dr Daniel Muller
La santé une fausse valeur
Le 09 mai 2020
Effectivement à 25 balles la passe la santé est une fausse valeur. Quant à la soi-disant docilité des veaux à accepter la dictature sanitaire : à 135 balles l'infraction non remboursée SS, c'est dissuasif.
Dr Bernard Morardet
Enfin de l'air sain
Le 09 mai 2020
Grand merci pour cet article où vous nous donnez enfin de l'air sain: tout comme ceux dont vous relatez les interventions, je suis effrayé de cette société de la dictature médicale qui fera nos lendemains, de ce délire d'adoration de la santé au détriment des fondements les plus précieux de notre histoire.
Dr Bernard Deuxville
Pour que cela ne se reproduise plus...
Le 09 mai 2020
Apres 2 mois de mise à l’arrêt de notre pays il ne s'agit pas de critiquer avec facilité les décisions prises par l’état mais il parait sain de refleurir sur ce que l'on aurait pu faire de mieux au cas ou de nouveaux épisodes de ce type surviendraient.
Le problème initial qui a conduit à des décisions drastiques réside dans impréparation totale du pays à un problème de pandémie avec l'absence de stocks de masques.Il faudra bien évaluer la responsabilité des ARS pour qu'une telle faille ne se reproduise pas. La décision de confinement généralisé qui s'en est suivie s'en est trouvée excessive, elle aurait due être limitée aux zones ou les unités de ranimation étaient débordées,cad le grand est et la région parisienne.
L’étendre à l'ensemble du territoire au lieu de se limiter aux gestes barrière aurait évité le naufrage économique global dans lequel notre pays est tombé avec ses conséquences socio économiques et même médicales(les gens ne se soignent plus).
La reprise est maintenant nécessaire,malheureusement génée par certaines organisations syndicales qui vont essayer de la torpiller.
Nos dirigeants devraient peut être à l'avenir s'inspirer des pays d'outre Rhin plutôt que par un Conseil Scientifique qui a visiblement été trop bien écouté par notre président.
Dr O Patart,cardiologue,AIHP.
Dictature ?
Le 09 mai 2020
Merci au Dr Senbel pour son analyse. Le journaliste qui pointe les quelques ratés entre l'exécutif et le législatif, les petits homme gris derrière leurs ordinateurs qui jonglent et comparent jalousement leurs modes de calcul de prédictions du nombre de morts mesurent-ils la sidération des soignants essayant de rattraper des vies avec des intubations en série ? Y avait t-il une autre solution en l'état que le confinement total pour éteindre le feu? Quel est le sens du mot liberté qui répand la mort ? Ah oui, la Covid 19 ne touche que les personne âgées, ce n'est pas si grave...
Le confinement a permis d'entraver la circulation du virus et protéger les gens vulnérables: déconfiner sans restrictions tout le monde sauf les séniors serait en l'occurrence une mesure digne... d'une dictature au sens du sacrifice pour raison d'Etat d'une partie de la population qui n'est pas utile à la nation... On a gagné une première bataille dans notre lutte pour la vie avec le confinement. On abordera la deuxième bataille avec les nouveaux moyens pour un déconfinement perlé. On ne va pas se plaindre d avoir une population qui a compris les enjeux.
DR Annie Faure, Pneumologue
Et l'après? Méfiance, vigilance!
Le 09 mai 2020
Je ne sais pas si le confinement eût pu être évité. Mais ce que je sais, c'est qu'il va falloir être très vigilant au sujet de l'après. Il n'y a que trop de vaccins aluminisés obligatoires. Trop d'ondes électromagnétiques. Trop de développement accéléré de la 5G. Prétendument inoffensive alors que des centaines d'études montrent la nocivité des ondes. Trop de surveillance, de traque par smartphones interposés. Trop de chasse aux fake news. Qui décide qu'une nouvelle est fake alors que le gouvernement nous a tant menti avec la complicité d'une presse aux ordres. Trop de soi-disant experts déconnectés de la pratique et souvent décrédibilisés par leurs conflits d'intérêt.
Dr Joël Delannoy
Après l'HCQ, un regain de passion
Le 09 mai 2020
Merci à Mme Haroche d'avoir ouvert avec courage et talent ce débat de société. Même si quelques unes des réactions contrastées m'ont semblé un peu violentes (la passion!), je m'en réjouis car rien n'est pire que la pensée unique.
Retraité planqué (tout le monde ne peut pas se prévaloir d'avoir été au front), douillettement installé derrière mon ordinateur comme Comte-Sponvile, Quatremer et d'autres penseurs (hélas sans leur culture et leur talent) j'avoue partager leurs interrogations.
Pour essayer d'y voir plus clair dans la confusion actuelle je me pose (souvent sans réponse) quelques questions: - Pourquoi avons nous tant tardé à mettre en route les mesures de prévention et d'isolement indispensables lorsque il est devenu évident qu'il y avait pandémie? - Qu'ont fait ceux qui s'en sortent mieux ? quand ont ils démarré? avec quels outils? - Ont ils pris des décisions "autoritaires", c'est à dire non validées par l'Assemblée nationale constitutionnellement seule représentante de la souveraineté populaire? - Quels critères justifient (avec l'aval de la majorité) le maintien de l'état d'urgence sanitaire jusqu'en juillet? Toutes les restrictions sont elles indispensables? sommes nous des citoyens responsables? et donc devons/pouvons nous être sereins? - Sommes nous certains que le médical prime sur tous les autres aspects de notre vie en société? Et si oui, pour combien de temps, qui doit en décider, quelles pathologies sont concernées, à partir de quel niveau d'alerte?
- Que devient la santé dans une économie fragile? - Les régimes autoritaires bénéficient ils d'un meilleur système de santé? - Quelles sont les preuves médicales et sociétales que la politique de confinement et de déconfinement du gouvernement français est la seule possible?
- Certes "comparaison n'est pas raison" mais les résultats (bons et mauvais) de nos partenaires européens ne méritent ils pas qu'on y jette un regard "critique"?
- Est il légitime, bénéfique ou néfaste que des intellectuels "oisifs" expriment leur opinion? - Que devons nous, y compris peut être dans notre politique de santé à Rabelais, à Montaigne, aux encyclopédistes et à beaucoup d'autres dont la seule gloire est d'avoir laissé une trace écrite de leurs pensées et de leurs interrogations?
Et pour alimenter la passion du débat, je propose la fable de La Fontaine "Le loup et le chien" certes à mille lieues de notre situation actuelle mais si belle.
Dr Vincent Praloran
2 poids 2 mesures
Le 09 mai 2020
Il est étonnant de voir certains s'indigner des 28 000 morts du coronavirus mais qui restent de marbre devant plus de 40 000 morts (source Santé publique France )chaque année en France dus à la pollution (soit environ 1 MILLION de décès depuis l'an 2000). Face à cette hécatombe a t-on interdit la circulation automobile ? le chauffage au bois ? les activités industrielles etc.…… Non. Ces pauvres personnes n'ont pourtant qu'un seul tort celui de respirer ! Pourquoi est-il des lors licite de prendre des mesures liberticides et économiquement catastrophiques pour sauver des vies du à un virus mais dans le même temps inacceptable de prendre des mesures légales pour limiter la pollution au nom de l'efficacité économique et de la liberté individuelle ?
L'avenir est sombre. La France n'est plus depuis déjà longtemps qu'une démocratie de façade. En ce sens elle se rapproche de plus en plus des "pseudo démocraties" de l'est (Hongrie, Pologne, Turquie …entre autre) que de la patrie des droits de l'homme et des lumières qu'elle n'est plus depuis longtemps. La Liberté n'est plus qu'une chimère, l'Egalité n'a jamais existé et la Fraternité un mythe.
Dr Xavier Ranouil
Et ce n’est pas terminé...
Le 10 mai 2020
Nous sommes actuellement, tous dans une époque de grande fragilité, car nous n’imaginons pas ce qui nous attend. Et effectivement le désarroi est grand. D’autant que les diverses solutions proposées antérieurement, de prudence sévère et d’un confinement qui va dans le bon sens, vont changer. Le confinement va être levé dans un laps de temps très bref et se profile en France un vaste espace de contamination possible.
Et c’est lá que la situation se complique, puisque dans 24 h il n’y aura plus de règles, plus de réel contrôle sur le comportement de la population française. C’est pourquoi il faut vite créer des espaces de résistance.
Ainsi je pense que les retraités et personnes âgées doivent accepter de se confiner volontairement puisque ils en ont la possibilité matérielle. Ainsi nous freinerons automatiquement la pandémie, par l’existence de ce vaste îlot de résistance constitué par près de 20 millions de personnes âgées. Cela peut limiter les dégâts, dans l’attente de réelles solutions expérimentales de suivi et contrôle, qui ne sont pas encore au point en France, sans parler du problème des protections “grand public”qui ne sont pas dans les normes de protection. En effet un masque en tissu, laisse passer l’air libre et n’a pas de réel effet barrage pour celui qui le porte.
Yves C Riviere, Union des Grandes Pharmacies UGP
Et la suite, une leçon ?
Le 10 mai 2020
Maintenant que le méchant virus va mourir de sa "belle" mort, on va pouvoir s'inquiéter...d'une plus que probable catastrophe nucléaire...les stocks d'iode certainement périmés (mais qu'il est possible d'utiliser, urgence oblige !) , les combinaisons de protection bouffées aux mites ... à suivre , si l'opposition peut encore servir à quelque chose ? ...mais, non, faut pas alarmer la gentille population.
Dr Bernard Claude
Liberté ? Dictature ?
Le 11 mai 2020
C'est bien! Certains se réveillent! Tout ce qui se décide, c'est toujours pour notre bien! et je trouve génial de me pourrir, à tort ou à raison, la vie pour retarder ma mort!
Dr Jean-Paul Vasse
Bel article, qui a été diffusé par de nombreux médecins sur les réseaux sociaux...
Le 11 mai 2020
Merci de nous donner un peu d'air frais dans nos réflexions médicales. Nous sommes aussi citoyens et ces questions ne peuvent nous être indifférentes. Il est indispensable que certains (philosophes, juristes etc) les posent et que nous puissions en discuter. Il est indispensable que nous puissions aussi avoir en tête que d'autres pays européens n'ont pas pris ces décisions "autoritaires" (Suède), ou bien beaucoup moins radicales (Allemagne) et s'en sortent bien, parfois même mieux.
Dr Françoise Fericelli
Merci au Dr Rivière
Le 11 mai 2020
Merci Dr Rivière de votre prospective inquiétante sur la deuxième vague qui est certainement justifiée par des données épidémiologiques qui ont échappé à la revue et à la majorité d'entre nous. Merci aussi de proposer la création d'espaces de résistance composée des 20 millions de "seniors". Mme Von Der Layen puis le Pr Delfraissy l'avaient évoqué (très brièvement hélas), mais les vieux, dont je fais partie, égoïstes, inciviques et entêtés (sénilité?) n'ont pas adhéré au projet. Ils y ont vu, à tort, une proposition discriminatoire, ségrégationniste voire évoquant un passé que personne ne souhaite revoir. Merci enfin pour votre opinion originale sur les masques que vous devriez soumettre à l'académie de médecine afin d'alimenter un débat qui prend parfois un tour vaudevillesque.
Amateur de dictons populaires je termine par l'un d'eux: "la parole est d'argent mais le silence est d'or". J'ai trouvé sur Internet des informations intéressantes sur son origine qui pourrait être talmudique et sur ses interprétations diverses.
Dr Vincent Prarolan
Trop facile !
Le 18 mai 2020
Trop facile de parler a posteriori. Atteinte aux libertés, mais c'était la volonté de (presque) tous de refuser la liberté de disséminer. Curieux que personne ne s'en soit plaint avant que des intellectuels en manque ne le relève. Je suis quand même d'accord avec eux sur la Dictature du "risque zéro" et du Principe de précaution. Heureusement que dans notre pratique on n'y a pas recours. Imaginez la surcharge des labo, radio et hôpitaux... Tout ça c'est "couverture plus haut que les oreilles" pour des bureaucrates. Et on en souffre.
Dr Charles Hebert
La France pays de plus en plus liberticide !
Le 23 mai 2020
Merci pour ce très beau texte d'Aurélie Haroche qui dans ses démonstrations rejoint les textes et les interviews de François Sureau. Tout concours aujourd'hui à nous faire prendre conscience que notre beau pays devient de plus en plus LIBERTICIDE et ce depuis 1789 sans parler de Vichy.
Dr P. Pizard
Pas que les vieux blancs malades en hiver...
Le 25 mai 2020
"Le Covid-19 semble aimer les seniors, et détester le soleil. Résumé : en l’état actuel de sa diffusion, la pandémie tue les vieux déjà malades et blancs ".
Venez ici à Rio ou à São Paulo ou à Manaus... Vous verrez que les moins de 60 ans, quelle que soit leur couleur de peau, avec ou sans comorbidités, sont beaucoup touchés. Les corbillards qui font la queue devant les cimetières n'apportent pas que des cercueils remplis de vieux blancs déjà malades. Et pourtant le soleil est encore chaud, ici.
Emmanuelle Portalis
Je suis septuagénaire
Le 31 mai 2020
Je suis encore vacataire dans le service dont j'ai été le patron. Anesthesiste-reanimateur de formation, le CHU a fait appel à moi pour dépanner (il faut reconnaître qu'en Alsace, cela a été dantesque). Ce qui m'a valu d'attraper la covid, assez sévère, mais qui ne m'a mis qu'une semaine à l'arrêt. J'ai fait mon devoir de médecin du service public. Et je trouve indécents ceux qui, intellectuels loin du danger, viennent dire comment il aurait fallu faire, à un moment où l'on ne savait que peu de choses, où l'on ne comprenait pas les brutales décompensation respiratoires... Non, il n'y a pas eu que des vieux...J'ai vu des trentenaires tomber. Oui, on a eu à faire des choix éthiques difficiles... Et aujourd'hui, même chez des jeunes qui ont fait des formes bénignes, on voit des séquelles (fatigabilité, douleurs diffuses, insuffisance rénale,...).
Comme disent les psy "de quelle place parlez-vous", vous qui n'étiez pas au front, vous qu'on a aperçus sur les plateaux télés. Bien sûr les médias se sont régalés. Un peu de décence svp envers les séniors.